Une boucle de 8 km dans les vallons jarrois, pour une révision de l’Histoire locale, du château de Bon Repos, sorti d’un conte de fée, au clos Jouvin, ancienne propriété d’une famille grenobloise qui a prospéré au XIXe siècle dans l’industrie du gant.
Avec ses quatre tourelles d’angle coiffées d'un toit pointu, ses façades de galets et ses fenêtres à meneaux, le château de Bon Repos semble sorti d’un conte de fée ou d’un manuel d’Histoire pour les enfants. La ressemblance avec leurs dessins ou leurs châteaux de sable laisse même penser qu’il s’agit de leur modèle officiel. À vérifier !
L’approche du château ne laisse pas indifférent. L’édifice se dresse dans un champ, au bout d’un chemin, les contreforts escarpés du Vercors en toile de fond. L'édifice, qui domine le vallon de Jarrie, est quotidiennement assailli par une colonie de choucas des tours qui tournoient dans les airs et se faufilent par les ouvertures.
Construite autour de 1450 par la famille Armuet devenue de Bon Repos, cette maison fortifiée s'est transformée au cours des siècles en une demeure de plaisance, perdant son enceinte et gagnant au passage de nombreuses nouvelles ouvertures dans ses murs épais. Le château connaît au XIXe siècle une succession rapide de propriétaires, parmi lesquels Jules Jouvin (qui n’y habita jamais), industriel gantier grenoblois (lire plus bas). Il ne sera pratiquement plus utilisé à partir du début du XXe siècle et sa dégradation s'accélère avec l'effondrement de son toit en 1917.
La commune de Jarrie le rachète aux descendants des Jouvin en 1976, et décide d'investir pour mettre le bâtiment en sécurité. En 2018, le domaine a été retenu dans le cadre de la Mission Stéphane Bern. La réalisation d’un nouveau toit pour préserver l’édifice est devenue la priorité de la commune de Jarrie. Le projet inclut une couverture transparente, choisie pour ne pas altérer la vision du bâtiment tel qu’on le connaît depuis plus de 100 ans !
Du château, dirigez-vous vers le sud-est pour rejoindre la route de la Combe puis le chemin de randonnée dans le Bois de Bouchassey. Après 2, 7 kilomètres, au lieu-dit la Longagnie, empruntez un chemin qui descend vers le nord-ouest et débouche à proximité de l’entrée du parc du Clos Jouvin, marqué par d’imposantes grilles en fer forgé aux pics dorés.
Grâce à sa réussite dans l’industrie du gant, la famille Jouvin a construit plusieurs demeures de maître dans la commune. Celle du parc est bâtie sur l’emplacement d’un édifice médiéval connu sous le nom de tour d’Avalon.
Traversez le parc vers le nord-ouest et profitez de ses aménagements, réalisés dès 1870 à la demande de Jules Jouvin. Une création des frères Luizet, célèbres architectes lyonnais de jardins du XIXe siècle, à la convergence du jardin ordonné et symétrique à la française et du jardin libre de style anglais. Le cheminement volontairement sinueux ouvre sur de nombreuses scènes paysagères : ambiances boisées, clairières, fontaines, cours d’eau et bassins.
L’herbe non tondue donne un aspect négligé et naturel de prairie. Le parc recèle de magnifiques spécimens d’arbres et fait régulièrement l’objet de nouvelles plantations. Aux séquoias, cèdres de l’Atlas, magnolias, tulipiers de Virginie, aulnes de Corse plantés au commencement de l’arborétum, viennent peu à peu s’ajouter cyprès chauves, plaqueminiers ou encore platanes d’Orient. Plus surprenant pour un parc urbain, les traces liées aux activités et aux bâtis de l'époque : étable, vergers ou encore écurie.
Sortez du parc par le nord-ouest pour rejoindre la montée de la Creuse. Au lieu-dit les Charbonnaux, un panneau de randonnée vous indique la direction à suivre : étang de Haute Jarrie, par le chemin des Pérouses. En remontant en douceur sur la piste, d’autres vues sur le château de Bon Repos se dégagent. Il sera votre mire pour le rejoindre au gré de votre intuition et des petites rues qui s’offrent à vous dans cette agréable campagne jarroise.
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