Des champignons bio cultivés dans un parking souterrain réhabilité : l’audacieuse initiative de l’entreprise eybinoise Champiloop a été lauréate de l’appel à projets national “Les quartiers fertiles”. La production, en économie circulaire, démarrera dans le quartier Renaudie à Saint-Martin-d’Hères en mars 2022.
On connait de nombreuses scènes de films où le parking souterrain est censé engendrer inquiétude et oppression. Avec ses tags, ses dessins obscènes et ses infiltrations d’eau, le parking semi-enterré où va s’installer l’entreprise Champiloop, dans le quartier Renaudie à Saint-Martin-d’Hères, ne déroge pas à la règle.
Le cadre de travail ne fait pas rêver mais Hamid Sailani et Maxime Boniface, les deux jeunes associés de Champiloop, sont habitués. Ils occupent actuellement les caves de La Frise à Eybens où ils produisent mensuellement 350 à 500 kilos de pleurotes et de shiitakés, vendus en circuit court. Un chiffre qui devrait doubler après leur installation dans le parking.
Propriété de la ville de Saint-Martin-d’Hères, il est mis à disposition des deux entrepreneurs avec un bail (rural !) reconductible de 9 ans minimum. Auparavant, une importante phase de travaux est nécessaire pour créer les conditions favorables à la pousse des champignons. « Il va falloir installer un système de ventilation, un dispositif d’arrosage au goutte-à-goutte et isoler les murs pour gérer la température », explique Maxime Boniface.
Pour la phase d’étude et les travaux, Champiloop bénéficie du soutien de l’Agence national pour la rénovation urbaine (ANRU). En 2020, l’ANRU a lancé un appel à projets national, Les quartier fertiles, visant à développer l’agriculture urbaine dans les quartiers prioritaires. Lauréat de l’appel, Champiloop, touchera trois aides : 28 000 euros pour les études, 203 000 euros pour l’investissement et 65 000 euros sur les charges de personnel pendant deux ans.
L’entreprise passera ainsi de 200 à 1000 m² de surface, permettant aux deux associés de développer un autre aspect de leur projet : la production de leur propre substrat, sur lequel se développent les champignons, à base de matières premières recyclées locales et bio (paille, sciure de bois et drêches de brasseurs). Substrat qui, une fois utilisé, sera mis à disposition des jardiniers locaux pour enrichir l’humus de leur jardin. Une économie circulaire et 100% locale qui devrait à termes créer deux emplois supplémentaires.
Crédits photo : Jérémy TroncInfos pratiques
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