Plus d’un entrepreneur auraient renoncé à monter sa société en pleine tempête du Covid. Pas Paul Gabriel et Nicolas Lang qui, contre vents et marées, ont lancé leur activité de microbrasserie : La bière des Braü. Ils ont tangué à plusieurs reprises mais, sereins, tiennent le cap. Rencontres avec les mousses de la bière.
Grands amateurs de bières artisanales et portés par le goût d’entreprendre, Paul et Nicolas ont concrétisé leur rêve il y a moins de deux mois, en lançant La bière des Braü, une microbrasserie installée dans la zone artisanale de l’espace Comboire. Mais ce serait réducteur de résumer ainsi leur création d’entreprise, car elle est le fruit d’une histoire d’amitié, de voyages et de ténacité.
Paul et Nicolas se sont rencontrés sur les bancs du lycée où ils se lient d’amitié rapidement, et partagent leur goût pour la bière. « Au début, c’était des bières de soif puis on s’est intéressés aux bières artisanales. Petit à petit c’est devenu une passion pour nous deux », raconte Paul Gabriel. Un goût qu’ils affinent au cours de leurs nombreux voyages en commun. Il y a deux ans, ils se décident à brasser eux-mêmes leur bière et achète un kit de brassage amateur. Leur appartement respectif est le laboratoire de leurs expérimentations et de leurs premiers brassins qu’ils testent auprès de leur entourage. « Nous obtenons alors des retours enthousiastes, nos proches appréciaient nos recettes ». En été 2019, ils se décident à franchir un nouveau cap en montant ensemble une nouvelle microbrasserie. Elle s’appellera La bière des Braü. Braü comme brasser en allemand mais aussi brother en anglais. « Cela résume notre philosophie. Pour nous, la bière est une boisson populaire qui se partage, qui ne doit pas être réservée à une petite partie de la population, elle doit rester accessible en termes de prix et de goût ».
Avec le COVID, les banques se désengagent
Après démarchage de plusieurs banques et un passage par l’incubateur d’entreprises GEM, les deux jeunes hommes (26 ans chacun) sont prêts à se lancer. « En février 2020 tous les voyants étaient au vert. Cinq banques nous avaient dit oui pour nous prêter de l’argent. » Nicolas, ingénieur, a alors déjà posé sa démission, et Paul refuse un CDI dans une grande entreprise agro-alimentaire.
« Quelques jours plus tard, je me souviens, les clients des bars se faisaient sortir des établissements. Le premier confinement débutait ». Commence alors une période difficile pour les deux jeunes entrepreneurs. Les banques retirent une à une leur accord de prêt. « Le projet est resté en stand-by pendant trois mois ».
Dépités mais pas résignés, Paul et Nicolas jouent leur dernier va-tout. Ils envoient un mail à tous les directeurs généraux des banques qu’ils ont contactées. « On nous a dit que c’était la seule manière de débloquer la situation et d’obtenir un prêt, en dépassant les cellules risques des banques qui s’étaient rétractées ».
Et ça marche ! Paul et Nicolas mettent en avant des alternatives qui font la différence et permettent de rassurer la banque. « Nous avons présenté notre projet de brassins personnalisés pour les entreprises, les clubs. Nous avons aussi exposé une solide étude de marché avec tous les commerces locaux susceptibles d’écouler nos bières : caves, épiceries, grandes surfaces. »
Et voilà La bière des Braü sauvée des eaux. Près de 15 000 litres de bière ont été brassées depuis le lancement de l’activité en janvier. Les trois recettes proposées ont été mises au point conformément à leur vision de la bière : « Nous voulons des bières de qualité et accessibles à tous. Au niveau du prix, mais aussi au niveau du goût. Par exemple notre IPA a une amertume très légère et nous privilégions l’aspect floral et fruité pour habituer les gens aux houblons sans leur agresser le palais ». Le duo de brasseurs, sentant l’attrait pour le local et la production française se renforcer, privilégient les matières premières françaises et donnent leurs drêches à un agriculteur pour nourrir ses cochons.
Avec des chiffres conforment à leurs prévisions, Paul et Nicolas envisagent l’avenir sereinement et travaillent déjà à l’ouverture d’un bar. « Un lieu ouvert aux artistes locaux, où l’on aimerait aussi proposer de vrais ateliers de dégustation et des instants d’échange et de formation autour de la bière ».
Le procédé artisanal pour brasser sa bière comme Paul et Nicolas
Dans n’importe quel domaine, notamment dans la brasserie, deux des qualités que doivent avoir un entrepreneur sont la persévérance et la patience à toute épreuve. C’est ce que Paul Gabriel et Nicolas Lang ont compris lorsqu’ils se sont lancés dans cette aventure en pleine période covid. Leur amour pour le partage les a conduit à créer la bière des Braü, un produit qui sera savouré au-delà de leur région.
Si vous aussi, vous nourrissez le désir de créer votre propre bière artisanale, il y a un certain nombre d’informations à prendre en compte. Entre autres, vous devez penser aux ingrédients à utiliser et au type de matériel à avoir.
Pour ce qui est de la fabrication, voici les étapes de la technique pour brasser sa bière :
- Le concassage
- Le brassage et l’empâtage de la bière
- Le moult
- Le refroidissement de la bière
- La fermentation
- La mise en bouteille
Chacune de ces étapes est détaillée de façon précise, ce qui vous permettra d’aboutir à un brassage de qualité pour votre future bière artisanale. Si vous voulez connaître un avenir serein comme les frères de bière, prenez-les pour modèles, cultivez l’amour, le partage et faites en sorte que votre produit soit savoureux.
Infos pratiques
- Pour acheter directement à la brasserie, rendez-vous les lundis, mercredis et vendredis de 17h à 18h et le samedi de 10h à 19h / 19 rue de Comboire à Échirolles
Bières 33 cl : de 2,5 à 2,8 euros / Bières 75 cl : de 5,5 à 6 euros.
- www.facebook.com/BieredesBrau
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