Plusieurs fois intrigué par ce qui se passait à l’intérieur, on a fini par pousser la porte de ce petit atelier du quartier Saint-Bruno, à Grenoble. Et on a alors découvert une amoureuse des vieux objets, qui fabrique des lampes pas comme les autres. On vous raconte. Martin De Kerimel
Malgré sa vitrine, l’endroit est si petit que l’on pourrait passer devant plusieurs fois… sans le remarquer. Ce serait vraiment dommage : au 44 de la rue d’Alembert, l’atelier d’Alexia Guiserix propose bon nombre de petites merveilles et, à tout le moins, incite volontiers à la contemplation. Dans ces quelques mètres carrés bien équipés, la propriétaire des lieux passe beaucoup de son temps et fabrique des lampes originales, à partir de vieux objets et de luminaires anciens. « J’ai commencé chez moi il y a trois ans et, progressivement, cela a pris de plus en plus de place dans mon appartement et ma vie, raconte Alexandra. J’ai eu jusqu’à 25 lampes chez moi : ce n’était plus vivable ! Encouragée par des amis prêts à m’en acheter, j’ai fini par me dire : pourquoi pas ? »
Des créations souvent uniques
Sans quitter son autre travail à côté, c’est donc à Saint-Bruno qu’Alexia a trouvé un local où s’installer pour donner libre cours à sa passion. Certains objets faciles à dénicher lui permettent parfois de créer de toutes petites séries, mais ses lampes sont le plus souvent uniques. La jeune femme accepte également de réparer celles qui ne fonctionnent plus. Esthète, le côté bricoleur ne lui fait pas peur pour autant : « Faire une lampe, c’est plus compliqué qu’on ne peut l’imaginer. J’en ai créé une première avec un phare de bateau, une autre à partir du projecteur de diapositives de mon père… et j’ai continué. C’est devenu ma deuxième vie. » En voyant le résultat, on ne s’étonnera pas qu’Alexia mette beaucoup d’affectif dans ses créations. Elle évoque aussi avec bonheur le plaisir qu’elle a de vivre dans le même quartier depuis vingt ans : « Oui, je suis amoureuse de Saint-Bruno ! Tout le monde s’entend bien, ici, il y a une super dynamique qui ne concerne pas que l’atelier. »
Comme pour étayer son propos, au cours de l’interview, on a croisé son fils, des amis venus l’aider et d’autres passés lui offrir quelques vieux objets. D’où notre envie de connaître ses sources d’approvisionnement : « N’ayant pas beaucoup de temps pour me déplacer, j’invite les gens qui fréquentent les marchés ou les puceries à m’envoyer des photos d’objets pour me demander s’ils m’intéresseraient. Comme je commence à être connue, certaines personnes viennent m’en proposer. Et je chine énormément sur le Bon Coin ! » Et ensuite ? « Je démonte intégralement tous les objets que je récupère, classe ensuite les pièces détachées et les réutilise. C’est un peu ma palette de couleurs. »
Alexia partage très volontiers les petites anecdotes et jolis souvenirs de ses rencontres avec ses clients. Pour elle, son travail est réussi quand la lampe finalisée est solide, sûre et jolie. « Ce qui est important à mes yeux, c’est qu’elle le soit aussi bien allumée qu’éteinte », précise-t-elle. Et l’aspect écolo de son travail ? Elle le présente comme une évidence : « Quand je répare ou détourne un objet, cela évite de le mettre à la poubelle. Par ailleurs, le nettoyage des pièces s’effectue toujours au vinaigre blanc ou mécaniquement, avec une brosse et de l’huile de coude. Et lorsqu’on m’amène un objet que je ne sais pas réparer, je récupère un maximum de choses dessus et minimise ainsi le volume des déchets. » Il suffisait d’y penser.
Crédits photo : Martin De Kerimel
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