Ce n’est pas (ou plus) un secret : au journal, on aime bien le Ptit Labo, la petite manufacture de bières située rue d’Alembert, à Grenoble. Crise sanitaire oblige, son bar a (provisoirement) fermé, mais l'équipe propose désormais de la vente à emporter. On vous explique. Martin de Kerimel
C’était il y a à peine plus d’un an… et ça semble une autre époque : toute fin janvier 2020, on avait fait un saut au Ptit Labo pour célébrer leur première année d’existence. C’est désormais depuis le trottoir de la rue d’Alembert que l’on peut passer commande des bières disponibles au sein de l’établissement. Sept sont fabriquées sur place, sous des appellations aussi étonnantes que Bison Bisou, Fracas Divin, Ultra Fakir ou Oiseau Vertige. L’équipe en propose quelques autres, à la fois locales et artisanales. Contraint, comme tous les autres débits de boisson, de fermer son bar, le Ptit Labo poursuit son activité grâce à la vente à emporter. Et l'équipe embouteille elle-même les divers breuvages qui ont fait sa notoriété ! Surprise ? Pas vraiment : même si cela n’avait encore jamais été fait jusqu’alors, c’était l’une des idées de départ de Laureen, Denis et Jérôme, les tauliers "historiques" du lieu. Fatima, leur amie, est partie vers d’autres aventures, remplacée par Anto – qui, en cuisine, n’a pas encore pu faire ses débuts.
Dix heures de vente par semaine
Pour l’heure, le Ptit Labo est ouvert de 16h à 18h les mercredis, jeudis et vendredis, et de 14h à 18h toujours les samedis. « On a de très bons retours des gens du quartier, notamment », souligne Laureen. « Sachant que cela faisait donc partie de notre projet initial, on avait déjà le matériel, complète Jérôme. Toute la logistique technique était en place. » Il a tout de même fallu investir un peu, dans l’achat d’une étiqueteuse et d’une machine à laver les bouteilles (qui sont consignées). Le fait que le Ptit Labo ait l’image d’un vrai commerce de proximité, « où les gens achètent leur bouteille comme ils peuvent prendre leur baguette à la boulangerie du coin », comme le dit Denis, est un vrai atout.
L’établissement a su conserver le lien avec ses habitués et constate qu’ils se sont adaptés, eux aussi, pour consommer autrement. Parmi eux : des familles, des jeunes en collocation dans le quartier et « quelques personnes plus mûres, disons ». Une mixité déjà constatée au bar, que l’équipe compte rouvrir dès que possible et en y réorganisant des événements culturels, concerts et expositions, comme elle le faisait quand tout allait bien. D’ici là, le fonctionnement en société coopérative permet à chacun d’être salarié et donc de toucher du chômage partiel : « On a une pensée pour nos confrères indépendants : leur situation économique est beaucoup plus délicate. Quelque part, on est aussi un peu des privilégiés. »
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