L’établissement lance, auprès du grand public, une grande collecte d’objets et documents. Son objectif : enrichir et développer ses collections. Chacun peut aussi proposer ses services pour participer à cette démarche historique en tant qu’ambassadeur. On vous explique. Martin De Kerimel
Le saviez-vous ? Le Musée de la Résistance et de la Déportation, rue Hébert, à Grenoble, n’expose généralement qu’une petite partie des quelque 8 000 objets et documents en sa possession. On pourrait dès lors s’étonner qu’il espère en obtenir d’autres aujourd’hui dans le cadre d’une collecte participative, ouverte à toutes et tous. Ce serait oublier que l’établissement n’a pas pour seule vocation de présenter ses trésors au plus grand nombre : en coulisse, il mène aussi des missions de conservation et de recherche historique. La plus grosse partie de la collection grenobloise actuelle concerne l’histoire de la Résistance combattante et celle des déportations.
L’équipe du Musée espère pouvoir élargir le spectre et recherche donc des objets et documents illustratifs de la vie quotidienne, de l’histoire des prisonniers de guerre, des premières années du conflit (1939-1942) et de ce qui se passait en Nord-Isère. Sans esprit exclusive : toute proposition de don sera étudiée. La campagne de communication autour de la collecte donne une (petite) idée d’objets déjà présents dans les collections : un ours en peluche offert à une petite fille au matin de Noël 1943, une paire de chaussures ayant appartenu à une résistante, une robe confectionnée à partir de draps en lin, le nécessaire de couture d’une personne déportée, une cuillère ramenée d’un camp de concentration…
Une première dans l'histoire
Le Musée cherche également des "ambassadeurs" pour l’aider à diffuser largement l’information autour de sa démarche. Des outils conçus pour l’occasion seront ainsi mis à la disposition de ces bénévoles. Cette collecte est une première dans l’histoire du Musée. Son futur transfert au Palais du Parlement, place Saint-André, lui offre en outre l’occasion de réfléchir à une nouvelle présentation de son exposition de longue durée. Les historiens expliquent que nous sommes actuellement à "la fin de l’ère des témoins" : rares sont les personnes encore vivantes qui ont vécu et puissent raconter directement les heures sombres de la Seconde guerre mondiale.
Vous pensez être propriétaire d’un objet susceptible d’intéresser le Musée ? Le plus simple est de remplir un formulaire en ligne, sur le site dédié à la collecte (collecte39-45.isere.fr) ou de prendre contact avec l’équipe du Musée pour être accompagné. Toutes les propositions seront analysées par un comité d’experts, réuni au cours de l’été prochain, avant que les dons retenus soient soumis à la commission scientifique régionale d’acquisition. Au final, si le donateur le confirme, le don sera effectif : les pièces choisies entreront alors dans les collections « Musée de France ». Elles bénéficieront d’un haut niveau de protection et ne pourront plus être vendues. En outre, elles seront inscrites dans l’inventaire numérique du Musée et visibles sur Internet, pour être étudiées par des chercheurs, publiées dans des journaux ou ouvrages spécialisés, et empruntées par d’autres établissements culturels. Ce pourrait être pour elles une véritable renaissance !
Crédits photo : Martin De Kerimel
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