L’association France Nature Environnement Isère (ex-FRAPNA) vous donne une nouvelle fois rendez-vous avec la terre à l’occasion de la 33e édition du Festival international du film nature et environnement. Une sélection de 22 films vous aidera à comprendre, à réfléchir, voire à passer à l’action, à l’instar de nombreux protagonistes des documentaires présentés.
Il y a Christian, faucheur volontaire et producteur de semences locales, les « Cédric’s », passionnés de permaculture qui répandent leur savoir, il y a ces communautés insulaires qui développent des initiatives durables pour rétablir l’équilibre entre l’Homme et la Nature ou encore cette famille qui transforme son jardin en un véritable refuge pour la biodiversité.
« Voilà comment passer à l’action, voilà comment agir concrètement» semble déclamer la sélection de documentaires de cette nouvelle édition du Festival international du film nature et environnement. Une tendance qui se confirme d’année en année, sans doute liée à la rupture récente dans la prise de conscience écologique et à l’opinion publique qui évolue.
Face à l’urgence climatique et écologique, l’envie de changer de mode de vie et d’agir est de plus en plus marquée et les programmateurs du festival y répondent avec une sélection de réalisations montrant des initiatives réussies.
Autre aspect de la programmation cher à l’association : les films contemplatifs et immersifs. Dans les forêts communes d’Europe, à Madagascar, sous terre, en montagne ou près des Pôles, les réalisations nous proposent de prendre le temps d’observer et d’aimer la nature, avec des films touchants et émouvants.
Un premier levier pour la respecter et la protéger ? Parfois on enrage des atteintes faites au lynx ou des conséquences du réchauffement sur une famille d’ours. La révolte n’est pas loin, on se pose alors cette question : qu’attend-t-on pour agir ? Le changement commence en tout lieu et avec chacun de nous. Il n’y a pas de petites initiatives, toutes sont utiles. Tel est aussi le message colporté par ce festival plus que jamais essentiel.
Interview
« La désobéissance civile fait partie des solutions »
Sébastien Majonchi a réalisé le documentaire Chemins de travers, sélectionné par le festival. Tourné dans les Monts du Lyonnais, il aborde à travers les itinéraires de six personnes - leur “chemin de travers” - des thèmes tels que notre mode de vie et de consommation, l’agriculture biologique, les semences, la désobéissance civile. Des témoignages et des expériences accessibles à tous.
“Sois le changement que tu veux voir dans le monde”. Sébastien, un des personnages du film cite à un moment cette phrase de Gandhi. Est-ce que ce n’est pas ce qu’incarne aussi votre film ?
Oui, avant de mettre en projet ce film, on trouvait que la plupart des réalisations que l’on voyait étaient très alarmistes. Cela nous plombait le moral. À côté de cela, on connaissait déjà tous les protagonistes du film qui à leur échelle, à leur manière, agissaient. Alors nous aussi on a voulu faire notre part du colibri. Notre projet était de proposer un film positif, dans lequel on ne s’attarde pas sur les problèmes mais sur les solutions que chacun peut mettre en œuvre.
La morale de ce film n’est-elle pas que le changement dont a besoin la planète ne viendra pas des décideurs et des politiques mais des “p’tites gens” comme le dit l’agriculteur Marc dans le film ?
Bien-sûr, si de grandes décisions politiques courageuses étaient prises le changement serait plus rapide. Mais la première responsabilité c’est à nous de l’avoir, c’est nous qui composons la démocratie. Il y a cette phrase affichée dans la fromagerie de Marc qui peut expliquer les actions des protagonistes : “Quand une multitude de petites gens dans une multitude de petits lieux changent une multitude de petites choses, ils peuvent changer la face du monde.” C’est une invitation au changement et à la réflexion intérieurs.
Dans le film, des personnages comme Christian, faucheur volontaire, vont plus loin et pratiquent la désobéissance civile. Est-ce une solution nécessaire ?
Pour moi qui suis aussi faucheur volontaire, ça fait partie des solutions. Dans ce mouvement, je m’attendais à rencontrer des gens à côté de la plaque, des révoltés qui ont envie de casser. Ce n’est pas du tout le cas. C’est un mouvement réfléchi, chaque action est millimétrée, elle ne se fait jamais au pied-levé. Ce ne sont pas des voyous. À chaque fois ils donnent leur nom et mènent leur action à visage découvert. Je suis très content de connaître ces gens. Ils sont très courageux, ils mettent en jeu leur citoyenneté. La désobéissance civile, c’est une réflexion très personnelle sur ce qu’on pense être juste. C’est un mouvement nécessaire. Le poids des lobby et de la finance est tellement important. Le seul contrepoids vraiment efficace ce sont les citoyens, c’est le nombre, mais c’est le plus difficile à réaliser.
> Sébastien Majonchi sera présent lors de la projection de son film le 2 décembre à 20h à l’Autre Rives (Eybens, gratuit).
Infos pratiques
> www.festivalfilmfneisere.org
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