Georges Yatridès, peintre franco-américain né à Grenoble (et installé en Isère), est l’artiste qui aurait influencé Stanley Kubrick pour le monolithe de son long métrage culte 2001, l'Odyssée de l'espace. Il est ainsi encore plus troublant de se retrouver face à une œuvre très proche du monolithe Kubrickien dans le parc Hoche de Grenoble.
D’accord, celui-ci est blanc, sculpté par Jean-Philippe Filippi dans du marbre de Carrare, et pas noir comme dans le film. Mais finalement, la couleur est-elle si importante dans la mesure où le réalisateur lui-même l’a modifiée pour les besoins du tournage ? En effet, le monolithe est censé être transparent comme du cristal, comme dans le roman d’Arthur C. Clark qui a inspiré le film. Mais le réalisateur a dû renoncer à cette caractéristique, car l'objet était invisible à l'écran.
L’œuvre est remarquable pour le sentiment de puissance, de stabilité et de sérénité qu’elle dégage alors qu’on l’approche au rythme lent de la marche. À la croisée des allées du jardin, le monolithe se détache et se pose comme un point de rencontre.
Il intrigue le marcheur, le force à s’arrêter et à l’apprécier sous tous les angles. Il trône au milieu d’un demi-cercle d’arbres qui se tiennent à distance, comme par révérence. D’ailleurs, ce coin du parc s’appelle l’hémicycle et le monolithe de Kubrick est souvent interprété comme un symbole de connaissance. Cette surface si exposée pourrait être le support de multiples graffitis et pourtant la sculpture en est vierge, comme s’il elle forçait le respect et la distance.
Crédits photo : Jérémy Tronc
Infos pratiques
> Sans titre, Jean-Pierre Filippi, 1986
Hémicycle du parc Hoche à Grenoble
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