Et si, pour moins jeter, on commençait par moins consommer ? Car le meilleur déchet est celui que l'on ne produit pas. Or, moins consommer ne veut pas forcément dire se priver mais simplement consommer différemment, en réfléchissant à son acte d’achat et à ses besoins réels. Et si un produit semble vraiment indispensable, on peut explorer des pistes alternatives pour se le procurer, ou ne pas l’acheter. Les voici.
Je répare
De nombreux produits pourraient être sauvés de la poubelle ou de la déchetterie par une petite réparation. Coûteuse ? Pas forcément. L’agglomération grenobloise dispose de nombreux Repair cafés. Le concept : venez avec votre appareil défectueux, une équipe de bénévoles expérimentés tentera de le réparer. Vous ne payez que 5€ si la réparation aboutit. En plus vous passerez un moment convivial autour d’une boisson. Généralement, seul le gros électroménager n’est pas pris en charge. Il existe aussi un atelier de bricolage nommé la Brico à Fontaine. Il s’agit d’un espace de mise en commun de savoirs et d’outillages pour « faire ensemble ce qu’on ne ferait pas tout-e seul-e ». L’autonomie, la transmission et la réappropriation des techniques sont encouragées, ainsi que la pratique collective du bricolage.
Je recycle
Recycler, ce n’est pas que mettre ses produits en déchetterie, c’est être aussi moteur du recyclage en achetant d’occasion les produits dont on a besoin dans les ressourceries et les brocantes. Emmaüs pour l’enseigne la plus connue, mais aussi la bien nommée Ressource, ou encore la Brocante de Mamie, la Remise, Grenoble Solidarité, Ma Petite armoire (créé par la Croix Rouge), etc. Les adresses de ce genre se multiplient en même temps que les richesses s’accroissent chez une minorité de personnes. Bizarre !
Je fabrique
C’est le volet le plus intimidant mais en même temps le plus intéressant. Que diriez-vous de réduire votre dépendance aux circuits classiques de consommation en créant de vos propres mains ? Et pas seulement en réalisant votre dessous de plat en pince à linges ou votre abat-jour en bouteilles d’eau minérale. Des associations grenobloises réfléchissent à des solutions, créent, partagent des savoir et des savoir-faire plus ou moins complexes permettant d’explorer d’autres voies économiques et organisationnelles. Ainsi l’association Entropie propose des formations et des guides pour apprendre à construire soi-même des objets du quotidien : chaises, tables, four solaire, composteur, outils de jardinage, carrioles, etc. Elle anime des conférences, des formations et des ateliers pratiques d’autoconstruction. Enfin elle édite un catalogue d'objets à réaliser en design libre.
L’association low-tech lab Grenoble est dans la même veine en s’attelant à développer, à promouvoir et à démocratiser les low-tech, des technologies simples, plus respectueuses de l’environnement, accessibles à tous en termes de coût et surtout, que l’on peut construire soi-même.
Il existe aussi à Grenoble les Réseaux d’Échanges Réciproques de Savoirs (RERS) qui mettent en relation des personnes à la recherche de savoirs, de savoir-faire et de compétences et d’autres les offrant : cours de langues, aide en informatique, musique, cuisine, bricolage, danse, jardinage, couture… Ces échanges sont basés sur la réciprocité, sans aucune contrepartie financière ni aucun étalon pour mesurer la valeur relative de ces savoirs.
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