Les brocanteurs professionnels se font rares à Grenoble, alors on a rencontré deux résistants dans leur domaine. Tout d’abord Jean, qui tient l’Office des curiosités depuis 10 ans.
Dans son minuscule magasin surchargé, il porte sa devise en étendard : « Luttez contre le gaspillage en donnant au lieu de jeter. » Mécaniquement, les objets s’empilent : « je n’ai plus de place. Même ma maison est pleine », soupire le brocanteur, entouré de pièces de monnaie anciennes qui « amusent les gamins », ou les vinyles qui pourraient plaire aux nostalgiques de la chanson française. Mais en dehors de sa vocation commerciale, Jean a une fibre sociale.
Ainsi, lors de notre visite, un homme portant le kufi (un chapeau de prière) est en grande discussion avec Jean : « C’est un fidèle parmi les fidèles. Je l’ai dépanné, et il était venu me rembourser. »
De son côté, Jacqueline tient avec son compagnon l’Île au trésor. Elle y écoule les objets qu’elle a appris à reconnaître « en 32 ans de bons et loyaux services. À force d’années, on apprend à cibler les objets qui pourraient plaire aux clients. »
Chez elle, on trouve de tout : une tête de biche empaillée, des milliers de verres à vin, des livres régionaux et des poteries signées par des artistes : « C’est un peu comme des peintres. Les gens cherchent les signatures de grands noms ».
Si elle sent bien que la mode de la brocante passe doucement, elle a pris le tournant d’internet. Branchée sur Ebay pour écouler quelques pièces, elle s’étonne d’avoir « vendu une assiette à 1 000 €. Je ne m’y attendais pas du tout », sourit-elle. En outre, elle adore les gens, mais remarque que son travail « c’est un métier de passionné ».
Alors on ne peut que conseiller, vu le peu de brocanteurs restant, de se dépêcher de fouiller dans les trésors de récupération de ces brocanteurs.
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