EXPOSITION / Connu mondialement pour ses œuvres picturales dont la pièce maîtresse reste la Joconde exposée au Louvre, Léonard de Vinci n’en reste pas moins un grand penseur et inventeur. Un érudit en recherche permanente de connaissances qui a permis d’imaginer et proposer des avancées technologiques toujours d’actualité de nos jours. Jean-Christophe Hubert, historien et commissaire de l’exposition nous en dit plus sur ce génie.
Pourquoi avez-vous choisi de qualifier Léonard de Vinci de génie ?
Pour la simple et bonne raison que De Vinci a touché mais surtout excellé dans de nombreux domaines. Même si pour lui, la peinture était le sommet du développement humain, il a touché à l’ingénierie militaire, l’anatomie, la mécanique, la sculpture, les mathématiques, la construction navale, la musique, j’en passe et des meilleurs. L’exposition permet de matérialiser un peu cette imagination sans borne.
Pourtant, il était parti de rien…
En effet. Né d’une liaison illégitime entre son père et une femme de ménage, Léonard de Vinci n’a pas pu avoir accès à l’éducation des notables de l’époque. Il a donc commencé à observer le monde qui l’entourait pour se former. C’est ainsi qu’il a eu l’idée de la machine volante, qui reproduit le vol d’un oiseau. Ensuite, il a essayé de compiler le maximum de savoirs dans sa bibliothèque qui était l’une des plus remplies de l’époque.
Pourrait-on voir un tel génie de nos jours ?
Cela m’étonnerait car aujourd’hui, le savoir est trop dense dans chaque matière pour être maîtrisé. A l’époque de De Vinci, tout était en découverte. Il a donc pu acquérir le maximum de connaissances existantes dans de nombreux domaines. Il est né au bon endroit, au bon moment : dans le foyer de la Renaissance, à Florence.
Est-il réellement un inventeur ?
Ses manuscrits ayant tous disparu, on ne peut pas savoir avec certitude tout ce qu’il a inventé. Je dirais qu’il était surtout un visionnaire. Il a vu avant tout le monde beaucoup de choses, comme la machine volante, qui est très proche des premiers avions qui verront le jour quatre siècles plus tard. Souvent, son imagination a été freinée par les matériaux de l’époque qui étaient trop lourds ou n’avaient pas les propriétés idéales. Cependant, il a apporté aussi beaucoup d’améliorations à des créations. Souvent, on l’imagine partir d’une feuille blanche, mais pas du tout ! Avec sa parfaite connaissance des textes anciens, il a perfectionné beaucoup de systèmes, comme l’écluse à vannes papillon, qu’on utilise encore aujourd’hui.
Quand on pense à De Vinci, on pense à la peinture et aux arts nobles, mais peu à la guerre. Ors, c’était son quotidien…
Tout à fait. Son oeuvre picturale occulte beaucoup le reste de son travail, dont sa maîtrise des arts de la guerre et des mécanismes de défense. Il avait de véritables compétences dans ces matières et il est né dans une époque de conflits armés entre les grandes familles italiennes de la Renaissance. Durant sa période milanaise, autour de 1500, il n’a fait que ça pendant de nombreux mois.
L’exposition en chiffres
- 4 années de travail nécessaires au montage de l’exposition : deux années de recherches et deux années pour réaliser des reproductions des inventions.
- 20 personnes sollicitées : ingénieurs, chercheurs, ébénistes, dessinateurs industriels, menuisiers.
- 120 machines présentées.
- Dont 40 que l’on peut toucher.
- 20 tonnes de matériel.
- 150 000 visiteurs attendus pour ce seul passage en France.
Infos pratiques
> A la Sucrière (Lyon 2e) / Du mardi au dimanche de 10h à 18h / De 8 à 13 € (gratuit – de 5 ans) – livret de visite pour les enfants / www.davinciexpo.fr
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