Alors qu’au cours du Festival Lumière Lyon s’apprête à communier pendant dix jours autour de la passion du cinéma, nous vous proposons de visiter les lieux qui ont fait l’histoire du 7e art dans notre ville.
Quoi de plus logique qu’un festival international dédié au 7e art dans la ville qui l'a vu naître ? Tel était l’argument principal avancé en 2009 pour justifier la création du festival Lumière, dont on célèbre cette année la dixième édition. Et tant pis s’il vaudrait mieux parler en réalité de “naissance du cinématographe”. Car cet appareil, inventé en 1895 par les frères Lumière et faisant office à la fois de caméra et de projecteur, n’est qu’un des nombreux dispositifs techniques (comme le kinétoscope de Thomas Edison par exemple) inventés à la fin du XIXe siècle et permettant de montrer des images animées.
De la même façon, La Sortie de l’usine Lumière à Lyon, un court-métrage de 45 secondes tourné cette année-là et souvent présenté comme “le premier film”, a été précédé en réalité par d’autres prises de vue animées, la plus ancienne datant de 1888. Il n’en reste pas moins que l’invention des frères Lumière marque un tournant majeur dans l’histoire du cinéma. Innovation commémorée comme il se doit… rue du Premier-Film (Lyon 8e), là où se tenait autrefois l’usine Lumière (le hangar d’où sortent les ouvriers du film a d’ailleurs été préservé) et où se dresse depuis 1982 l’Institut Lumière.
Le Vieux-Lyon, terrain de jeu des cinéastes
La Sortie… inaugure en tout cas une longue liste de films tournés en partie ou en totalité à Lyon, notamment des policiers (Les Liens du sang, Les Lyonnais, 11.6…) et des films se déroulant sous l’Occupation, capitale de la Résistance oblige (L’Armée des ombres, Lucie Aubrac, Alias Caracalla…). Le quartier du Vieux-Lyon, avec ses ruelles pavées si typiques, est sans doute celui qui a le plus inspiré les cinéastes, qu’ils soient français (Bertrand Tavernier situe ainsi au 4, rue de la Loge, la boutique de son Horloger de Saint-Paul) ou américains : la rue Juiverie, la montée du Chemin-neuf et la place Saint-Jean (Lyon 5e) se retrouvent ainsi dans L’Insoutenable Légèreté de l’être de Philippe Kaufman (1988), tout comme d’ailleurs la Cour des Voraces (Lyon 1er).
Toujours dans ce quartier, tout cinéphile qui se respecte se doit de visiter le Musée Miniature et Cinéma, musée privé de 2 000 m2 fondé en 2005 par l’artiste miniaturiste Dan Ohlmann. On y apprend tout ce qu’il faut savoir sur l’art des effets spéciaux et on peut y admirer des pièces uniques, dont le clou est sans doute l’impressionnante reine Alien utilisée dans le film Alien vs Predator (2004).
Le cinéma, c'est très salle
Mais que seraient les films tournés à Lyon sans salles pour les projeter ? La première d’entre elles fut installée dès 1896 au n°1 de la rue de la République, dans ce qui était alors le Café de Madrid. Quant à la plus ancienne toujours en activité, elle a fêté il y a peu son centenaire : il s’agit du Comoedia (Lyon 7e), ouvert en 1914 par un forain qui tenait auparavant un cinéma ambulant. L’histoire de cette salle, qui a changé maintes fois de propriétaires, a été complètement détruite par des bombardements alliés le 26 mai 1944 et qu’on a cru plusieurs fois fermée à jamais, pourrait d’ailleurs servir de symbole de la relation que Lyon entretient avec “son” invention : une histoire d’amour durable et passionnelle, par-delà les mutations et les bouleversements qu’a connu le septième art en quelque 120 ans d’existence.
Crédits photo : JP DalberaInfos pratiques
Festival Lumière, du 13 au 21 octobre / www.festival-lumiere.org
Institut Lumière, 25 rue du Premier-Film (Lyon 8e) / 04.78.78.18.95 / www.institut-lumiere.org
Musée Miniature et cinéma, 60 rue Saint-Jean (Lyon 5e) / 04.72.00.24.77 / www.museeminiatureetcinema.fr
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