Pendant trois jours, les gastronomes du Grand Cuisine et Arty Farty réunissent les fines toques de la cuisine lyonnaise, française et européenne entre Rhône et Saône. L’objectif : secouer et moderniser la très respectée et classique gastronomie lyonnaise. Les explications avec Matthieu Gallet, l’un des instigateurs de ce nouvel événement food.
Lors de la présentation d’Attable vous avez parlé de “secouer le cocotier culinaire lyonnais”, qu’est-ce que cela veut dire ?
Vu de l’extérieur, Lyon est une ville connue notamment pour le foot et la gastronomie. Pour le football, tout le monde est à la page. Pour la gastronomie, on reste un peu sur une vision d’une gastronomie des années 60 à 80, un peu traditionnelle, avec les Mères lyonnaises, les bouchons et Bocuse notamment. Lyon est un peu perçue, je trouve, comme le Lourdes de la cuisine où les touristes viennent chercher cette tradition. Mais ce n’est pas tout. Avec Attable, on avait envie de valoriser la cuisine actuelle.
Vous avez l’ambition de faire de Lyon pour la gastronomie ce qu’a été Berlin pour l’électro, c’est-à-dire ?
Dans les années 2000, Berlin a été un espace de liberté et d’expérimentation pour la musique électronique. Ici, l’idée est de créer un moment d’effervescence dans la cuisine. Attable sera une sorte de laboratoire d’expérimentation où une quarantaine de chefs de haut niveau, étoilés et/ou reconnus, pourront composer ensemble de nouvelles choses.
Attable est plutôt un festival de cuisine ou de cuisiniers ?
Je dirais plutôt de cuisiniers car ce sont les rencontres entre ces différents chefs qui seront au coeur du festival pour créer des choses inattendues. C’est un festival axé sur la performance et la collaboration. Les cuisiniers travailleront ensemble, ils ne feront pas leurs plats chacun de leur côté. Par exemple, on a imaginé un dîner intitulé “girls with pig”. Ici, six cheffes de caractères et féministes devront improviser ensemble tout un repas autour du porc en écho à l’affaire Weinstein.
Co-organisé avec Arty Farty, le festival aura-t-il aussi une dimension culturelle et musicale ?
Evidemment. Nous allons organisé une soirée intitulée “Morceaux choisis” où des vinyl diggers viendront faire découvrir leur collection de disques. Ce sera vraiment de l’écoute, il n’y aura pas de dancefloor. Nous allons aussi, entre autres, organiser des lectures en chambre du côté de l’hôtel Mama Shelter.
Qu’est-ce que l’on va manger ?
En dehors de vous dire que nous proposerons des produits de saison, je ne sais pas ce que prépareront les chefs. Mais en tout cas, Attable fera plaisir aux amateurs de cuisine. Il y aura, par exemple, des dîners de 4 à 12 mains avec une dizaine de plats, un banquet hommage à Paul Bocuse (le dimanche), une cantine de nuit où, toutes les heures, les chefs se relaieront de 23h à 7h du matin du côté du Café Sillon. À la piscine accueillera le bar parisien La Cave à Michel et son chef Romain Tischenko et d’autres choses encore.
Combien cela va-t-il coûter ?
De 5 à 100 € environ. Evidemment, la fourchette est large car, lors de la food block party, les visiteurs pourront goûter des petites choses pas très chères mais les dîners évidemment seront plus chers. C’est une somme importante mais cela se justifie par le côté exceptionnel de chacun de ces dîners où il se passera un moment unique entre des chefs de très haute volée.
Crédits photo : Mat Despeysses
Infos pratiques
Attable / Dans divers endroits du 7e arrondissement / Programmation détaillée et réservation sur : https://attable.eu/
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