Il était une fois une belle légende, mignonne comme une enfant de 6 ans. C’est l’histoire de la fée Mélusine, une figure folklorique par excellence. On la retrouve un peu partout en France et en Europe. Ainsi qu’à Sassenage, où il se murmure que l’être magique s’est enfermé dans les cuves depuis des centaines d’années. Mais la fée ne serait pas de toute beauté. En réalité, si Mélusine se cache, c’est parce qu’elle est condamnée à vivre sous les apparences d’une sirène, d’un poisson ou d’un serpent. Si les sources divergent, une chose est sûre : elle a été maudite. Au départ (c’est-à-dire il y a très, très, très longtemps), cette malédiction ne se réalisait que les samedis. Pas si terrible. Elle réussit même à se marier avec un prince du Poitou, un certain Raymondin. Le seul hic, c’est que Mélusine doit cacher sa malédiction à son époux. Et si jamais il découvre le pot au rose, catastrophe. Alors pendant de nombreuses années, le couple file un amour parfait. Mais au bout d’un moment, le mariage fructueux (Mélusine a accouché de 10 enfants et a aidé son Raymondin à bâtir son royaume grâce à ses pouvoirs) va tourner au vinaigre, et arrive ce qui devait arriver : le mari la surprend en pleine transformation. Complètement flippé, Raymondin n’hésite pas une seconde et la rejette fissa. Il faut dire que la pauvre Mélusine n’a pas grand-chose à voir avec le visage mignon d’Ariel. On part plutôt sur une femme à moitié truite ou brochet. Moins sexy, hein ? Elle occuperait, depuis sa rupture, sa gênante immortalité à pleurer les « larmes de Mélusine », de petites pierres que l’on retrouve dans les cuves. Mais pourquoi la fée serait-elle venue loger à Sassenage, puisque son histoire se déroule dans le Poitou ? Les spécialistes expliquent que la légende serait apparue dans la cuvette autour de 1660, époque à laquelle les Seigneurs de Sassenage font bâtir leur nouveau château. Elle aurait pu servir à renforcer l’assise du pouvoir en place. Comme quoi, les « fake news » avaient un autre nom jadis : les légendes.
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