Lyon aime ses tours toutes neuves du côté de la Part-Dieu. Mais ailleurs en ville, on trouve aussi des bâtiments à qui l’on a tressé de nouvelles parures. Petit tour du propriétaire.
Au coin des rues Sébastien Gryphe et Montesquieu, on trouve une coiffeuse africaine qui passe sa journée à tresser des rajouts arc-en-ciel à ses clientes : vert, jaune, rouge. En face de son échoppe, c’est l’orange qui a été choisi pour habiller le jardin d’Amaranthes. Cette création orangée de l’artiste Emmanuel Louisgrand, exhibe ses rajouts flashy, contenant une végétation verdoyante.
Ce projet a séduit la Ville, quand, en 2014, elle souhaitait rénover toute la place Mazagran. Ce qui, hier, était un vaste terrain vague coincé entre les quais et l’avenue Jean Jaurès est devenu un parc moderne où jeux pour enfants et mobilier urbain sont à l’unisson. On y admire un pan de façade conservé derrière laquelle des treilles accueillent des plantes grimpantes. Et puis, sur l’immeuble où prend pied le bar le Court-Circuit, un pan de mur d’une vingtaine de mètres a été recouvert de la couleur du Modem.
Les maisons coiffées
Deux maisons ont ensuite suscité notre curiosité. En plein coeur du 6e arrondissement, la maison Valla surprend. La demeure bourgeoise du 53, boulevard des Brotteaux est aujourd’hui dominée par un immeuble de bureau. L’architecture fine du XIXe siècle s’y fracasse sur l’aspect massif des constructions actuelles. L’ensemble intrigue. Dans les faits, la bâtisse devait être rasée quand un promoteur l'a rachetée dans les années 2000 afin de bâtir un immeuble. Mais face à l’insistance du petit-fils Valla, la destruction fut annulée. La demeure bourgeoise a ainsi été sauvée avec ses moulures au plafond et ses vitraux dans les toilettes, au prix d’une extension incongrue.
Une reprise beaucoup plus poétique a été réalisée au 50, rue Diderot, dans les pentes de Croix-Rousse. Là où les escaliers tentaculaires de la rue Pouteau progressent se trouve une maison boisée. Perchée et discrète, au cœur de ces pentes minérales, elle offre une respiration dans le typique quartier des tisserands. Des plantes débordent de tous côtés. Le bâtiment intègre ce chapeau sombre, comme un appel d’air dans la rue aux longues façades beiges.
Le géant requinqué
La barre située au 320, rue Doyen Georges Chapas, en plein quartier de la Duchère, date des Trente Glorieuses. Cette survivante (de nombreuses barres ont été détruites) a bénéficié des soins de l'atelier Roland Castro. Lors d’une première phase engagée en 2009, la SACVL (Société Anonyme de Construction de La Ville de Lyon), propriétaire du bâtiment, voit grand. Elle décide d’'écrêter les 4 derniers étages de la partie droite de la barre, afin d'y implanter des villas, bénéficiant de l'une des plus belles vues de la ville. Après une pause de quelques années, les travaux reprennent. Exit les maisons au sommet, trop coûteuses. Les façades de la deuxième partie ont été « simplement » épaissies de 2,50 mètres, permettant la création de loggias, et un agrandissement des séjours. Achevé cet été, l'édifice brille. Depuis le quartier de Vaise, on peut repérer les réparations de l'’immeuble qui flamboie. De beaux rajouts, en somme.
Crédits photo : Jean Baptiste AuducInfos pratiques
Jardin d'Amaranthes : 37, rue Sébastien Gryphe. 7e arrondissement.
Maison Valla : 53, boulevard des Brotteaux. 6e arrondissement.
Maison "Sur les Pentes" : 50, rue Diderot. 1e arrondissement.
La barre 320 : rue du Doyen Georges Chapas. 9e arrondissement.
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