EXPO / De tous temps, les poisons ont jalonné l’histoire de l’Homme. De la Préhistoire à nos jours, les exemples d’éliminations d’ennemis politiques sont légion. Mais le poison n’est pas qu’une arme. Présent dans la nature depuis toujours, il est aussi à l’origine de nombreux remèdes. C’est ce monde empoisonné que la nouvelle exposition du musée des Confluences se propose d’explorer. Plus de précisions avec Carole Millon, la responsable de l’exposition.
Quelle est la genèse de Venenum ?
Pour cette exposition produite à 100% par le musée, nous sommes simplement partis du mot "poison". Au départ, nous pensions à une exposition simple, ramassée dans une petite salle. Mais après réflexion, nous avons décidé d’aller au-delà du cliché de la petite fiole de poison versée dans une préparation. Nous voulons montrer que le poison est bien plus que ça ! Nous présentons donc une grande exposition de 700 m² découpée en 4 temps : le poison dans l’Histoire, le poison dans la nature, les usages du poison mais aussi la transformation des poisons en remèdes.
L’exposition se veut-elle multidisciplinaire ?
En effet, c’est typiquement ce que nous voulons montrer à Confluences. Venenum croise des collections issues des sciences de la Vie et de la Terre et des sciences humaines : peintures et sculptures beaux-arts, collections ethnographiques côtoient et dialoguent avec les collections de sciences naturelles.
Des animaux vivants seront aussi visibles, n’est-ce pas ?
En effet et c’est une première pour nous ! Afin de souligner la présence du poison partout dans la nature, nous allons exposer des animaux en partenariat avec divers établissements. Les visiteurs pourront découvrir des animaux marins venimeux ou vénéneux comme des rascasses ou des méduses mais aussi des mygales, des veuves noires et autres grenouilles dendrobates dont le poison est utilisé par certaines tribus pour empoisonner leurs pointes de flèches.
Vous allez aussi mettre en lumière le mythe de l’empoisonneuse ?
C’est exact. Nous présenterons un grand mur de Unes de journaux consacrées aux empoisonneuses célèbres comme Marie Besnard ou Violette Nozière. Mais nous allons aussi amoindrir ce cliché en montrant des exemples de poisons de guerre avec les capsules de cyanure que devaient prendre les soldats s’ils étaient capturés ou la technique du parapluie bulgare inventée par les services secrets soviétiques.
Pourquoi terminer l’exposition sur les remèdes ?
Nous ne voulions pas uniquement montrer le poison comme une arme. Après avoir suscité la crainte, nous voulions terminer sur une note positive en soulignant les vertus des poisons notamment en matière de santé et de soins. En résumé, ce qui nous tue peut aussi nous sauver.
Crédits photo : Musée des ConfluencesInfos pratiques
Au musée des Confluences (Lyon 2e).
Du mardi au vendredi de 11h à 19h, samedi et dimanche de 10h à 19h / Tarifs : 9 € (adulte) – gratuit pour les enfants et étudiants de -26 ans.
En marge de l’exposition, le musée organise des visites guidées et des ateliers. Dates et tarifs sur www.museedesconfluences.fr
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