L’art urbain, ou street-art selon l’anglicisme consacré, étend ses tentacules à Grenoble. On admire cet art sur de grandes façades autant qu’au coin de sa rue, tant et si bien que l’Office de tourisme propose une visite guidée à 8 euros. Alors pour les radins, on vous emmène gratos !
La ville recèle des murs où l’art (autorisé ou non) fleurit. Et ce, depuis de nombreuses années. Les plus anciens de nos lecteurs se remémorent avec nostalgie le temps où Grand-Place était recouverte d’oeuvres gigantesques dénonçant la société de consommation. Aujourd’hui, les berges de l’Isère sont régulièrement repeintes par des graffeurs grenoblois, au même titre que Cap Berriat (dont les façades sont pleines de couleur).
Dans l’hypercentre de Grenoble, on remarque cependant une densité incomparable. Notamment dans le quartier Championnet, où s’est déroulé l’essentiel des deux Grenoble Street Art Fest. À l’extrémité sud-est du quartier, la fresque bleue outre-mer donnant sur l’avenue Gambetta est marquante. Nesta, artiste local, s’est approprié le mur durant l’été 2016. Il y développe des motifs floraux mêlés à quelques lettrages.
Un an plus tôt, il s’était occupé du skate park attenant. Une partie de cette fresque a depuis été recouverte par un artiste vandal Bezo. Ce dernier a exécuté ses peintures sans autorisation. La vie des oeuvres dans la ville est ainsi. Elles peuvent demeurer intactes durant des années ou être repassées puisque l’art sur les murs est génétiquement éphémère.
Toute proche, la rue Humbert II est désormais décorée d’une longue fresque composée par les crews (ou groupe de graffeurs) Contratak et la Ruche. Elle ne raconte rien de moins que l’histoire de l’art urbain. Les artistes présentent alors la mythique époque des trains new-yorkais puis le mur dévoile du writing (l’art de l’écriture) à la calligraphie. Il passe ensuite par le style Bubble, une technique tout en arrondit. On y trouve aussi, caché parmi les personnages, le symbole d’un festival désormais oublié : Vous êtes bien urbain, porté par Contratak et remplacé par le Street Art Fest.
En naviguant dans le quartier, on passe par la rue Berthe de Boissieux. Dans la déambulation championnesque, l’oeil exercé repère nombre de graffs vandals. Parfois ce sont de rapides tags qui consistent en une simple signature, ou des oeuvres plus étoffées. D’habitude très naïve, cette création est plutôt réussie. Si l’on continue jusqu’au croisement avec la rue Marceau, un crochet à droite s’impose. On tombe alors sur une oeuvre intrigante. Fruit du travail de l’artiste argentine Animalitoland qui adore les personnages mignons, cette oeuvre est pourtant presque sombre.
En continuant sur la rue Augereau, un grand mur d’enceinte entoure le Centre médico-psychologique. Désormais, il est recouvert par différents artistes grenoblois comme INK4, ou encore Juin, avec des créations hétéroclites. Et puis on arrive au coeur du festival autour de la SpaceJunk. La rue du Berger et la rue Génissieu ont été copieusement peintes. On y cherche les minuscules bonshommes d’Isaac Cordal ou le gigantesque mur recouvert par Mr Wany. D’autres oeuvres cachées étaient présentes avant le festival. On pense à la fresque en anamorphose de NKDM, sur le cabinet d’architecte Amplitude, ou bien les petites oeuvres sur la galerie Nunc, toujours rue Génissieu. Après cette courte visite, il vous reste à parcourir la ville, en ayant toujours ce réflexe en tête : laisser aller son regard.
Infos pratiques
Des visites guidées "street-art" sont proposées par l'Office de Tourisme de Grenoble.
Prochaines : le 18 mars à 14h30, les 11 et 21 avril à 18h / 6 à 8€
04 76 42 41 41 / www.grenoble-tourisme.com
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