FESTIVAL / La cuisine est une affaire sérieuse. A fortiori dans la capitale autoproclamée de la gastronomie. Une bonne raison de rééditer le succès de cet événement qui a déjà fait saliver bien des foodista et des cinéphiles. Mathieu Gallet, le chef qui mitonne ce grand raout autour de la culture food, nous en dit plus sur cet opus.
Avant toute chose, le Grand Cuisine Cinéma Club (GCCC), c’est quoi ?
C’est un festival de cinéma où l’on mange et non pas, contrairement à ce que l’on pourrait croire, un festival consacré à la cuisine où l’on peut voir des films. C’est bel et bien la programmation qui donne le ton de chaque édition.
Pourquoi avoir choisi ce positionnement ?
Ces dernières années, il y a un véritable phénomène de société autour de la bouffe. Certains films comme Mondo Vino ou Le monde selon Monsanto ont eu des impacts extrêmement forts à leur sortie. Ils ont fait réfléchir le public sur leur façon de se nourrir. En parallèle, la cuisine est devenue un loisir à part entière, voire une passion dévorante, pour beaucoup de jeunes adultes notamment. Je ne compte plus les moins de 30 ans qui passent des week-ends à cuisiner après avoir potasser des livres très techniques ou à tester de nouvelles tables. Et comme tout phénomène de société, il devient une source d’inspiration pour le cinéma qu’il soit documentaire ou de fiction.
Quel sera le programme cette année ?
Changement de braquet cette année. Après nous être focalisés sur la cuisine thaï l’an dernier, cette fois, la programmation tournera autour de la cuisine du futur avec un programme sera plus concentré. Le gros morceau sera l’avant-première, quatre mois avant sa sortie, de Noma au Japon. Ce documentaire suit René Redzepi, le chef du Noma (sacré meilleur restaurant du monde), et ses équipes dans l’élaboration d’une carte pour un restaurant éphémère au Japon.
Et du côté des assiettes ?
Encore une fois, je change de formule. Cette fois, je mise sur un repas assis et les convives ne mangeront pas les plats présentés dans les films. Ils dégusteront un menu inspiré des films et imaginés par des chefs lyonnais. Pour valoriser cette cuisine moderne, j’ai le plaisir d’accueillir les chefs de la Bijouterie, du Substrat et des Apothicaires. Des cuisiniers engagés qui n’hésitent pas à sortir de leur cuisine pour bousculer leur façon de travailler. Ce sera surtout spécial pour Tabata et Ludovic, des Apothicaires, qui sont passés par les cuisine du Noma.
Pourquoi passer au repas assis ?
L’an dernier, le GCCC était une immense orgie de nourriture et de cinéma. Ca partait un peu dans tous les sens. Là, je voudrais essayer de resocialiser le cinéma et le repas au restaurant qui sont, selon moi, des expériences certes en groupe mais aussi très individuelles. Par exemple, quand on sort du ciné, on a rarement le temps d’échanger avec les autres personnes de la salle. Pour ce GCCC, je veux mélanger les gens à table histoire de créer une émulation, des échanges.
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Noma au Japon : le pitch
Janvier 2015. Le NOMA vient de recevoir pour la 5e fois le titre de meilleur restaurant du monde. Le chef, René Redzepi, décide de fermer son restaurant de Copenhague pour ouvrir une résidence de deux mois à Tokyo, au Japon. Le but : proposer un menu exceptionnel de quatorze plats spécialement conçus pour l’occasion. René Redzepi et sa brigade ont six semaines pour créer de toutes pièces un menu unique et novateur en harmonie avec la culture japonaise, avec des produits et des saveurs qu’ils ne connaissent pas. Une course contre la montre s’engage.
Date de sortie française : 15 mars 2017
De : Maurice Dekkers
Durée : 1h 28min
VIDÉO
Infos pratiques
Au Sucre (Lyon 2e) / Deux services de 60 personnes / 45 € / www.grand-cuisine.fr
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