On pourrait penser que plus le temps passe, plus les initiatives citoyennes se ressemblent. Pourtant, à Grenoble comme dans d’autres villes en France, des projets innovants et responsables émergent chaque année. Comme le colibri, dans la légende racontée par Pierre Rabhi, qui tente d’éteindre un incendie à coup de gouttes d’eau, ces initiatives contribuent à leur échelle à la transition écologique et citoyenne. Quelques-unes ont retenu notre attention. On vous en parle !
Le vélo comme outil de travail
On connaît le vélo pour aller de chez soi à son lieu de travail, pour faire une course en ville ou encore pour voyager (cf. Spot n° 141). Et pour travailler ? En novembre 2015, les premières « boîtes à vélo » ont vu le jour dans l’agglomération. Il s’agit de ces vélos utilitaires (triporteurs ou remorques) qui permettent à un professionnel de transporter son matériel. Né à Nantes en 2012, ce concept a conquis Grenoble avec aujourd’hui plus de trente entrepreneurs qui ont adhéré à la démarche. En plus de gagner du temps dans le trafic du centre-ville, et de réduire leurs coûts (par rapport à l’achat d’une voiture), garages et remorques sont partagées selon le principe de l’économie collaborative.
Quels sont les métiers vélo-compatibles ? Toutes sortes de professions peuvent se retrouver au guidon : plombiers, électriciens, restaurateurs, transport de personnes, soins à domicile, etc. Ouvrez l’œil, vous pourriez même apercevoir une toiletteuse canine ! Si vous prenez le tram place Victor Hugo, il y a de fortes chances que vous ayez déjà vu le triporteur « métrocafé » qui propose du café bio. Au départ, ces professions singulières semblent plutôt éloignées de l’écologie, et pourtant leur démarche vélocipède en fait des acteurs engagés de la société.
Et si on déménageait à vélo ?
Reprenant un concept déjà présent dans les villes de Rennes et Rouen, l’entreprise grenobloise “Tout à vélo” commencera ses premiers déménagements en octobre 2016. Ses entrepreneurs sont confiants sur l’engouement que devrait susciter cette nouvelle auprès du public local, sensible aux enjeux environnementaux.
Ces remorques accrochées à l’arrière de solides vélos pourront transporter jusqu’à 300 kilos de marchandises, soit de quoi transporter un joli piano ou une armoire un peu encombrante ! D’ailleurs, il est possible de louer soi-même les « engins » pour organiser son déménagement. L’entreprise fonctionne aussi pour du transport de marchandises à destination des professionnels ou des particuliers.
Faire ses courses 100% sans emballage
Proposer des produits locaux et de saison est devenu la base pour de nombreux commerces d’alimentation. Certains Grenoblois repoussent ces frontières, pour ajouter une dimension encore plus durable, comme le sans emballage.
Le 12 septembre prochain, l’épicerie « La bonne pioche » ouvrira ses portes à Grenoble. Comme son nom l’indique, il s'agira de « piocher » dans de grands silos la quantité de chaque produit que l’on souhaite. Que ce soit pour acheter du dentifrice ou du jus de fruit, vous ne trouverez pas une trace d’emballage plastique. Les produits viendront à 75% de l’Isère, sauf quelques denrées, comme le riz de Camargue ou certains fruits. « Ce qui est intéressant dans ce projet sans emballage, c’est que cela sensibilise certains fournisseurs aux déchets et leur fait changer leurs habitudes » confie Céline Perron, co-entrepreneur du projet. C’est aussi plus économique pour les fournisseurs puisqu’on peut déduire les coûts liés au packaging et au marketing. A la bonne pioche, des ateliers de sensibilisation au « Zéro déchet » seront proposés chaque mois.
Supermarché peut aussi rimer avec "engagé"
Dans le rayon épicerie engagée à Grenoble, on connaît Episol - épicerie solidaire - qui a déjà aidé plus de 600 familles et créé 5 emplois durables. En janvier 2016, c’est l’association « L’élèfan » qui s’est créée avec pour objectif le lancement d’un supermarché collaboratif, d’une surface de 1000m2. L’association a déjà commencé à vendre ses produits dans un petit local à Grenoble. Ici, les prix ne dépendent pas des revenus du client, mais sont suffisamment bas pour proposer des produits de qualité à des personnes qui ne pourraient pas y avoir accès autrement. Ces prix sont possibles par l’aspect collaboratif de la structure : chaque adhérent doit participer à hauteur de trois heures par mois aux tâches nécessaires à son bon fonctionnement (caisse, rangement, etc.). Pour l’instant, l’association compte 80 adhérents et souhaite en atteindre environ 1200. « L’élèfan » est la traduction d’éléphant en dauphinois, et fait référence à la traversée des Alpes par Hannibal au IIIe siècle avant JC. Ce choix consacre aussi la mémoire de ces animaux : historiquement le marché était un lieu convivial, où se créaient du lien social et un rapport de confiance avec les commerçants.
Les microbrasseries ont conquis Grenoble
Depuis que la bière est devenue un alcool noble en France, les microbrasseries (petite production), qui disposent d’une grande liberté dans la création de recettes uniques se sont multipliées. La région Rhône-Alpes est d’ailleurs la première région de France en nombre de brasseries (81).
A Grenoble, on en dénombre trois nouvelles : Irvoy, Maltobar et Solstice ; mais il est possible que d’autres soient en train de se créer au fond d’un garage... On dit que leurs bières sont artisanales car elles ne sont ni filtrées, ni pasteurisées. Que ce soit la brasserie Irvoy avec ses produits issus de l’agriculture biologique, ou Maltobar et Solstice, qui apportent un soin particulier au choix de leurs ingrédients, toute l’attention est mise sur la qualité. Composée à 80% d’eau, ces bières ont la chance d’être brassées à l’eau de Grenoble, l’une des plus pures de France. Maltobar confie même recycler les levures mortes issues de la fermentation auprès d’agriculteurs locaux. Le but de ces brasseries n’est pas d’exporter à l’autre bout de la France, mais de fournir les bars locaux et les événements du territoire, comme les festivals grenoblois. Où les trouver en dehors de la vente directe ? La bière Irvoy se trouve au bar Le Bahaus, au Café des jeux, à la Belle Électrique et au Panier des Alpes ; les bières Maltobar au Plan B et bientôt au D’enfer Pub, tandis que les bières Solstice sont à découvrir au Zinc, au restaurant Badine et également au Panier des Alpes. D’ailleurs Maltobar propose à ses clients de fabriquer eux-mêmes leurs bières, tentant non ?
Crédits photo : Maëlle Le DruInfos pratiques
> Boîtes à vélo
lesboitesavelo.wordpress.com/les-boites-a-velo-grenoble
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> Tout en vélo
www.facebook.com/toutenvelogrenoble
> La bonne pioche
2 rue Condillac, Grenoble - Arrêt Dubedout – Maison du tourisme
www.facebook.com/labonnepiochegrenoble
> L’élèfan
Site internet à venir
Réunion d’information tous les mercredi à 18h à Cap Berriat
www.facebook.com/lelefandegrenoble
> Microbrasseries
Irvoy : 8 rue Gay Lussac, Grenoble - www.brasserie-irvoy.fr/la-brasserie
Maltobar : 10 place Edmond Arnaud, Grenoble - maltobar.fr
Solstice : 22 rue Charrel, Grenoble - brasserie-solstice.fr
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