C’est la rentrée mais c’est encore l’été. Pour prolonger cette douce sensation de vacances, on vous suggère de visiter ce jardin exceptionnel pour un dépaysement garanti. Et sans sortir de Lyon, qu’on est tout de même bien contents de retrouver.
La Croix-Rousse, à mi-chemin entre la Drôme et Barcelone ? Si, si c'est possible, mais seulement pour les plus attentifs : dissimulée dans une cour intérieure de la Grande rue de la Croix Rousse, l'entrée du passage menant au jardin est indiquée seulement par une petite plaque apposée au mur.
Cet espace vert très particulier s’étend sur 400 m² mais il n’a pourtant pas l’air si grand tant il est chargé. Des colonnes décorées de milliers de coquillages, des traverses délimitées géométriquement, le tout tapissé de cailloux, coquilles et plantes dans un ordre et une harmonie impressionnants. Une ode à la nature et à la beauté. Devant une telle oeuvre, on ne peut qu'imaginer la minutie et la persévérance nécessaires à sa réalisation.
De la Drôme à Barcelone
Il nous évoque à la fois le Palais Idéal du Facteur Cheval (à Hauterives dans la Drôme) et Gaudì, le maître catalan du “modernismo” à l’origine de la Sagrada Familia et du Parc Güell de Barcelone. On pense au Facteur Cheval pour l’accumulation de petits objets naturels du quotidien (coquillages de différentes tailles et formes, notamment des coquilles Saint-Jacques, mais aussi des cailloux de différents aspects et couleurs), et pour l’aspect didactique de sa réalisation. Car l’auteur du jardin Rosa Mir n’était pas artiste ni jardinier mais maçon carreleur.
Gaudi nous vient à l’esprit par la réalisation des motifs et l’aspect très décoratif, donnant à l’ensemble un effet kaléiodoscopique, presque psychédélique. Est-ce lié au fait que le créateur du jardin, Jules Senis, était espagnol lui aussi ? Sans doute puisqu’il affirme s’être inspiré de ce dernier.
Fuyant le franquisme, M. Senis arrive à Lyon en 1951 avec sa femme et ses deux fils. Il avait alors 38 ans. Atteint d’un cancer de la gorge, il fait le voeu de réaliser un magnifique jardin s’il sort de l’hôpital. Après des mois de soins, il s'en sort et tient parole en se lançant dans le projet. Il investit le jardin à l’arrière de son immeuble et consacre plus de vingt ans à la réalisation de ce jardin extraordinaire dédié à sa mère, Rosa Mir Mercader, et à la Vierge Marie. Un autel lui est d'ailleurs consacré, tout à fait charmant, dans une petite cavité à gauche de l’entrée.
Véritable singularité lyonnaise, le jardin est classé à l'inventaire des monuments historiques et labellisé “Patrimoine du XXe siècle”. Racheté à son créateur en 1983, juste avant sa mort, il est aujourd’hui propriété de la Ville de Lyon. Fermé pour rénovation depuis 2011, il a réouvert ses portes au début de l’été. Depuis, il ne désemplit pas ! Il faut dire que les horaires d‘ouverture sont pour le moins restreints : le samedi de 15h à 18h, d’avril à novembre. Il n'y a plus de temps à perdre pour découvrir ce petit bijou d’art brut.
Crédits photo : Ville de LyonVIDÉO
Infos pratiques
Où ? 87 grande rue de la Croix Rousse, Lyon 4e.
Quand ? Ouvert les samedis de 15h à 18h, du 1er avril au 30 novembre.
L’association des amis du jardin Rosa Mir : jardin.rosa.mir@gmail.com
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