L'Isère et le Drac se rejoignent au bout de la presqu’île à Grenoble. Le paysage de leurs berges s’est dessiné au fil des inondations et des grandes crues que les hommes ont tenté de combattre pendant des siècles. Les deux rivières surnommées le serpent et le dragon - l’Isère pour ses nombreux méandres et le Drac pour sa fureur - ont causé plus de 150 inondations graves, recensées depuis le 13ème siècle emportant parfois le seul pont de la ville jusqu’au 17e siècle.
Se protéger des crues
Progressivement, les hommes ont construit des digues pour se protéger des crues et en 1843, pour fêter la fin des deux « monstres » responsables de ces catastrophes, le sculpteur Victor Sappey réalise la fontaine du lion actuellement au pied de la montée Chalemont sur la place Cymaise où se rassemblaient les bateliers au Moyen-âge.
Le lion représente la ville qui tient dans ses griffes un serpent (l’Isère).
Toutefois, en 1859 une nouvelle crue se produit. On construit alors, entre 1862 et 1869, les quais de Grenoble que nous connaissons aujourd’hui, avec obligation d’ériger des immeubles alignés de cinq étages pour se protéger des inondations.
Mais cela assombrit, sur la rive droite, les cours et les immeubles adossés
au flan de la Bastille. La dernière grande crue date de 1928. Aujourd’hui, des barrages hydroélectriques en amont des cours des rivières nous protègent. Cependant, les inondations restent possibles comme celles de mars 2001 et mai 2015. Afin de prévenir le danger, des zones d’expansion des crues ont été restaurées, comme à Meylan par exemple.
Balade au bord de l’eau
Sur la rive gauche, la place de Bérulle connue aujourd’hui pour son pub irlandais était autrefois, avant que les quais n’existent, l’emplacement d’un port.
Sur la rive gauche, la place de Bérulle connue aujourd’hui pour son pub irlandais était autrefois, avant que les quais n’existent, l’emplacement d’un port. De l’époque gallo-romaine où Grenoble n’était qu’une bourgade du nom de Cularo au 19ème siècle, des bateaux à fond plat transportaient vaisselle, vins, tissus puis minerai et bois.
On peut d’ailleurs voir à l’angle de la rue Madeleine et de la place, sur le mur d’une maison médiévale, de profonds sillons, traces des cordages qui servaient à amarrer les barques sur la rive. En contrebas des quais, des escaliers mènent à l’eau et aux embarcadères et débarcadères qui permettaient aux bateaux d’accoster.
Sur le quai Stéphane Jay, on peut rejoindre la rive droite par le pont Saint-Laurent, petit pont suspendu construit d’abord en bois en 1837. Ce sera le seul pont de Grenoble jusqu’en 1670. Il portait alors une tour surmontée d’une horloge dont la cloche était frappée par un personnage en bois. En 1651, une crue la détruit définitivement. Ensuite le pont Marius Gontard sera construit en pierre et celui de la porte de France n’existera qu’à partir de 1878. Jusque-là, c’est un bac qui permet de traverser l’Isère.
Sur les berges
L’Isère, calme dans la ville, garde un flux dynamique et on peut voir à l’aval du pont Saint Laurent un petit rapide. On peut combiner balade sur les quais et balade sur les berges. Si les quais et les digues permettent de se protéger des crues, un plan de végétalisation que vous pouvez voir par exemple quai Jongkind permet de maintenir les berges.
L’ASDI, association qui protège la plaine contre les inondations propose cinq balades citadines, pour découvrir les berges à pied ; la vigilance reste de mise car nous ne sommes pas à l’abri d’une inondation. Les parcours nous emmènent sur les quais du centre-ville mais aussi à la tronche et à Saint-Martin d’Hères. Retenons le parcours Brun qui part du pont l’île
verte, continue le long du chemin de Halage en rive gauche et se termine à la passerelle du Campus. Le chemin de halage servait aux bœufs attachés aux bateaux qui remontaient la rivière quand le commerce était fluvial.
Trois manières de découvrir les quais
> Cinq balades citadines par l’ASDI : www.asdi38.com/node/32
> Balade culturelle en canoë avec l'Office de Tourisme
Du samedi 9 juillet au samedi 27 août 2016, tous les samedis à 10h
Tarif : 20€ / Tarif réduit : 18€
Réservation sur le site de l'aviron grenoblois : http://canoe-grenoble.com/accueil/reservations/
Le parcours culturel sur l’Isère est ponctué d’anecdotes partagées au bord de l’eau avec un guide de l'Office de Tourisme. Une manière fraîche et ludique de se rapprocher de l’histoire de la ville.
> Visite Famille : Contes et légendes du petit Dauphin
Balade contée suivant les pas du petit prince héritier du trône du Dauphiné qui doit passer sept épreuves pour prouver sa valeur, échapper à la malédiction de la sorcière de la rivière... et ne pas se métamorphoser en véritable dauphin !
Le long des quais de l'Isère, de la statue de Bayard à la fontaine de la Cimaise, les enfants sont amenés à répondre aux énigmes et à réaliser des défis, tout en découvrant les légendes de Grenoble et du Dauphiné : la fée Mélusine, les dracs, le géant de Belledonne, etc. Ouvert à toute la famille, la visite permet aux petits (5 à 10 ans environ) de découvrir en s'amusant et aux grands de voir la ville sous un angle nouveau.
Mercredi 8 juin 2016 de 15h à 16h30
Mercredi 20 et 27 juillet 2016 à 14h30
Mercredi 10 et 17 août 2016 à 14h30
Plein tarif : 8 € / Tarif réduit : 6€
Tarif famille : 6€ à partir de 3 personnes
Informations et réservations sur www.grenoble-tourisme.com
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