Marcher, bon pour la santé ? Une évidence. Mais ses bienfaits vont bien au-delà de l’aspect physique. Les « professionnels » de la marche que nous avons rencontrés parlent d’harmonie, de connaissance de soi, de tranquillisant naturel ou encore de capacités cognitives améliorées.
Et si la marche possédait des pouvoirs secrets ? Le dilettante du dimanche ou même le marcheur averti qui ne jure que par l’effort consenti et le sommet à atteindre ne réalisent sans doute pas que leur escapade leur apporte plus que les bénéfices bien connus communs à tout exercice physique mesuré : renforcement musculaire et cardiaque, contrôle du poids, prévention des maladies et amélioration de l’humeur.
Antidépresseur naturel
Mais la marche procure bien d’autres bienfaits, moins évidents, mais reconnus par des recherches scientifiques. Ainsi des chercheurs écossais ont publié une étude montrant que des séances régulières de marche de 30 à 40 minutes suffisent pour se sentir mieux psychologiquement. Un antidépresseur naturel en somme.
Elle permet aussi de purifier son organisme en stimulant le transit intestinal, et d’évacuer le stress et les tensions du quotidien. Une autre étude d’une équipe interuniversitaire espagnole montre les effets positifs de la marche sur les capacités cognitives des étudiants.
Elles seraient supérieures chez les marcheurs réguliers, notamment en permettant à l'inconscient de dégager des solutions créatives. Plus concrètement, c’est sur le terrain que des hommes et des femmes expérimentent puis transmettent leur expérience positive de la randonnée.
Recentrer ses énergies
Laurence Ameu par exemple, accompagnatrice en montagne et sophrologue, organise des sorties en montagne afin d’améliorer des capacités personnelles ciblées, ou pour se libérer de blocages préjudiciables. « J’observe les gens lorsqu’ils marchent et ensuite je peux rectifier avec eux ce qui ne va pas.
C’est souvent qu’il est nécessaire de rééquilibrer les énergies dans l’ensemble du corps. Pour cela je travaille sur la respiration en empruntant aux techniques de marche afghane, et sur le positionnement de ses pieds. »
Objectif : être plus présent à soi, se recentrer, ressentir son équilibre. Les bénéfices peuvent aller du regain de confiance en soi à l’amélioration de la concentration et de la détermination, de la lutte contre le stress ou la dépression à une meilleure gestion de ses émotions (vertige notamment).
4 mois de marche et un film
C’est une autre manière de valoriser les vertus de la marche que Mathieu Chambaud envisage cet été. Ce jeune accompagnateur en montagne a décidé de se lancer durant 4 mois sur la via Alpina, l’itinéraire qui traverse l’intégralité de l’arc alpin (lire notre encadré pour connaître les détails du périple).
De son aventure, il souhaite réaliser un film de 52 minutes. « Pas un film sur moi, sur ma randonnée itinérante, mais sur les gens que je vais rencontrer. J’ai envie de connaître et de faire connaître ce qui anime les marcheurs et ce qu’ils vivent pendant des marches au long cours ».
Je veux que mon film puisse mettre en valeur le pouvoir thérapeutique de la randonnée
Dans sa tête, il sait déjà que le plus important n’est pas d’arriver à Monaco, son objectif final, mais ce qu’il va découvrir et expérimenter sur son chemin. « Je veux que mon film puisse mettre en valeur le pouvoir thérapeutique de la randonnée, la confiance qu’elle peut redonner en chacun et ses vertus psychologiques découlant d’une forme de dépouillement et de simplicité volontaire ».
Cet instant de rupture et de disponibilité radicale n’est-il pas une des principaux atouts de la randonnée dans notre monde hyper connecté et hyper pressé ?
Via Alpina, l’envers du chemin
C’est ainsi que Mathieu Chambaud a choisi de baptisé son aventure de 4 mois sur la Via Alpina, entre Trieste et Monaco. La Via Alpina rassemble 5 itinéraires internationaux parcourant l’arc alpin à travers 8 pays.
Mathieu Chambaud parcourra seul et en semi autonomie l’itinéraire rouge, soit un trajet de 2500km et de 150 000 mètres de dénivelé. Il sera lourdement lesté par son sac à dos. Car en plus de contenir le matériel traditionnel du randonneur au long cours, de l’eau et de la nourriture pour marcher plusieurs jours en autonomie, Mathieu emporte avec lui un kit de tournage pour la réalisation de son film.
Soit un sac pesant au minimum 20 kg. Objectif du film : « questionner notre relation au temps, aux autres, aux choses matérielles et notre place dans l'environnement. »
Crédits photo : DR
Infos pratiques
> Laurence AMEU / Coaching personnel et sophro-coaching en entreprise / 06 73 45 70 63 / laurence.ameu@gmail.com
> Plus d’infos : http://via-alpinaldc.weebly.com
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