Théophile Bellintani, 21 ans, entamera le 28 mai son Tour de l’Isère, à la manière du « Tour de la France - Dod Tour » de Lionel Daudet. Autrement dit en suivant au plus près les frontières naturelles du département et sans moyen de transport motorisé. Soit 611 km de parcours en kayak, VTT, alpinisme, randonnée pédestre, cheval, parapente, etc, en l’espace de trois mois. Mais davantage qu’une performance sportive, ce projet se veut avant tout une grande aventure humaine.
Pouvez-vous vous présenter ?
Je suis étudiant en musicologie et passionné de montagne depuis toujours. J’ai grandi à Voiron et toujours pratiqué la montagne en famille (mes parents ont aussi une maison en Oisans). J’ai commencé par la randonnée pédestre, puis le ski, les raquettes.
Au lycée, une option montagne m’a permis de découvrir l’escalade, la course d’orientation, le canyoning, le ski de randonnée… J’ai poursuivi en autonomie après le lycée. Aujourd’hui, j’apprécie avant tout l’alpinisme (parce que c’est un mélange et un aboutissement de plusieurs sports : randonnée, escalade, recherche d’itinéraire…), mais aussi l’escalade et la randonnée (à pied l’été et en ski l’hiver).
Comment est né ce projet de Tour de l’Isère ?
Depuis plusieurs années, je voulais faire un voyage sportif « chez moi », dans des paysages qu’on connaît. L’idée, c’est de montrer que pour voyager, il n’est pas forcément nécessaire de partir à l’autre bout du monde, on peut aussi le faire à côté de chez soi. À l’origine, c’était surtout un projet sportif et de performance.
Mais en mûrissant le projet – et notamment à la suite d’échanges que j’ai pu avoir avec l’alpiniste Lionel Daudet, qui a fait entre 2011 et 2012 un Tour de la France en suivant les frontières exactes du pays, sans moyen de transport motorisé – je me suis rendu compte que l’aspect humain et la rencontre avec l’autre sont beaucoup plus importants que la performance.
Quel(s) message(s) souhaitez-vous transmettre à travers ce projet ?
Il y a déjà le plaisir de voir qu’ensemble on peut encore faire de belles choses. C’est d’ailleurs pourquoi ce Tour est ouvert à tous, sur une ou plusieurs étapes. Je veux aussi montrer qu’on peut vivre mieux avec moins : en redimensionnant nos réels besoins, on peut continuer à faire les mêmes choses, tout en ayant moins d’impact sur l’environnement.
J’invite les gens qui veulent me rejoindre sur ce Tour à opter pour la mobilité douce (train, bus, vélo, voire co-voiturage). Le « vivre local » est une autre valeur forte que j’espère mettre en avant. C’est l’idée de voyager chez soi, mais aussi de consommer local, qu’il s’agisse de nourriture ou d’énergie. Surtout, on ne veut pas se contenter de prôner telle ou telle valeur, on veut inviter les gens à venir les vivre avec nous.
Concrètement, comment va se passer ce Tour de l’Isère ?
Nous sommes une vingtaine de personnes à avoir préparé ce projet, même si je serai le seul à faire l’intégralité du Tour. Cela dit, d’autres personnes de l’équipe viendront deux, trois semaines, un mois… On sera toujours au moins deux sur chaque étape, sans compter les personnes de l’extérieur. Tout le monde est le bienvenu.
Il faut simplement être autonome, tant au niveau technique que du matériel. Cela dit, nous nous adressons aussi à des personnes moins aguerries (y compris les jeunes et les personnes à mobilité réduite), à travers des journées encadrées par des clubs sur certaines étapes (tout n’est pas encore finalisé au moment où nous mettons sous presse, ndlr). Pour nous rejoindre, le plus simple est de nous contacter via le site web, si possible au moins quatre ou cinq jours en amont.
Infos pratiques
Plus d’infos sur https://letourdelisere.com
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