Le 8 avril débute la nouvelle exposition du Musée de l’Imprimerie dédiée à Charles Loupot, l’un des inventeurs du style Art Déco dans le domaine des arts graphiques. Un courant artistique qui a beaucoup influencé l’architecture. L’occasion de vous emmener à la découverte des monuments lyonnais les plus emblématiques de l’Art Déco.
Le style Art Déco se caractérise par des formes et motifs géométriques, symétriques, une certaine sobriété - du moins en contraste avec l’Art Nouveau apparu quelques années avant, tout en fleurs et volutes organiques. C’est donc un retour à l’ordre mais on gagne en monumentalité et disons-le, en bling-bling. Car il est aussi lié à la forte croissance économique de l’époque. Epanoui dans l’entre-deux guerres, au coeur des années folles (la prohibition, le jazz, les cabarets, Marlene Dietrich, The Great Gatsby et tutti quanti), ce courant s’est étendu à la mode, à l’illustration et à la typographie. Franchissant allègrement les frontières des arts mais aussi géographiques, et ceci est une première mondiale, pour se développer en Europe comme aux Etats-Unis et même au Vietnam, en Chine et au Japon. Mais revenons à Lyon.
Rendez-vous au croisement de la rue de Marseille et de la rue de l’Université, devant le nouveau garage Citroën donc. Inscrit aux monuments historiques, sa réhabilitation lui a permis de retrouver son luxe originel. Cet immeuble de cinq étages construit en 1932 se revendiquait à son ouverture “la plus grande station-service du monde” et le garage pouvait accueillir mille voitures. Aujourd’hui rebaptisé New Deal, il abrite, en plus de la concession Citroën au rez-de-chaussée, un groupe scolaire (l’Inseec) et des bureaux. Doté d’une structure en béton armé et d’une verrière recouvrant un hall monumental de 18 mètres de haut, il comporte aussi des ferroneries crées par le célèbre designer Jean Prouvé. A quelques pas de là, au 39 bis de la rue de Marseille, un immeuble d’habitation arbore une façade issue du même courant, avec notamment des vitraux très travaillés.
Archi décoratif
Direction maintenant la place Guichard, où trône la Bourse du travail. Autre symbole Art Déco réalisé par Charles Meysson, architecte en chef de la Ville de Lyon. Il est notamment à l’origine de la mairie du 7ème arrondissement, de la Porte des enfants du rhône du Parc de la Tête d'or, ou encore du Palais de la foire de Lyon, à l’emplacement actuel de la Cité internationale, partiellement détruit aujourd’hui mais investi par le Musée d’Art Contemporain. Salle de spectacle inscrite aux monuments historiques, la Bourse du travail n’a pas toujours été dédiée au divertissement. Comme son nom l’indique, c’était un lieu géré par les syndicats qui faisait office de bureau de placement des ouvriers. Ce qui explique la fresque extérieure côté place Guichard, “La vie embellie par le travail”, une mosaïque de Ferdinand Fargeot. Elle accueillait des pièces de théâtre permettant à la classe ouvrière de faire connaître ses opinions, avant de perdre peu à peu toute connotation politique ou sociale. Ses fenêtres octogonales, tout comme la forme même du bâtiment, et la typographie de l’enseigne sont caractéristiques de l’Art Déco.
On termine en beauté en remontant encore un peu vers le nord, à proximité des Brotteaux, pour admirer le Palais de Flore. Construit en 1930, il bat alors le record de l’immeuble le plus haut de France avec dix étages répartis sur 40 mètres. Immeuble d’habitation, il est labellisé “Patrimoine du XXe siècle” de Lyon, tout comme la Bourse du travail et le Garage Citroën.
Crédits photo : NouillInfos pratiques
Garage Citroën : 35 rue de Marseille, Lyon 7
Bourse du travail : 205 Place Guichard, Lyon 3
Palais de Flore : 8 boulevard Jules Favre, Lyon 6
Exposition Loupot : Au musée de l'imprimerie etd e la communication graphique / 13 rue de la poulaillerie (Lyon 2e) / De 4 à 6€
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