Planté au bout de son esplanade éponyme, le monolithe a de quoi interroger le curieux ou le touriste en vadrouille. Quelle est l’histoire de cette pierre de plusieurs tonnes juchée au sommet de la Croix-Rousse et faisant face au Mont-Blanc ?
La légende croix-roussienne raconte qu’au XVIIIe siècle, un huissier avait la réputation d’expulser un peu à la va-vite les Canuts accumulant les retards de paiement. Choqué par ces oppressions à répétition, Dieu serait descendu sur Terre histoire de discuter entre quatre yeux avec le bonhomme. La sentence divine tomba : l’huissier fut dépossédé de son cœur et l’organe transformé en pierre.
Dieu condamna le personnage à rouler son cœur dans toute la ville jusqu’à ce qu’il trouve plus méchant que lui. Pas après pas, le caillou grossissait. De quartier en quartier, l’huissier chercha pire que lui. Au Palais de Justice, à la Caserne Militaire… sans aucun succès. Après avoir arpenté tous les quartiers, sa quête le mena à nouveau à la CroixRousse.
Là, le caillou énorme s’arrêta net et l’huissier vit passer devant lui un régisseur d’immeuble. Visiblement pire profession encore. L’huissier fut libéré de son fardeau et le caillou resta en place.
En réalité, la vérité est plus simple, comme souvent. Cet énorme bloc de pierre est un vestige des dépôts glaciaires vieux de plus de 150 000 ans. Il a été découvert en 1862 lors du percement du tunnel de l’actuel métro C.
À noter que le Gros Caillou a été déplacé en 2007 à l’occasion de travaux pour la construction d’un parking. Il est passé du 4e au 1er arrondissement.
De quoi susciter de nouvelles querelles de quartiers. Bien réelles celles-ci.
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