Et si on bravait le froid pour partir à la redécouverte de notre ville ? Ses places, multiples et variées, nous invitent à voir Lyon autrement qu’à travers ses grandes artères.
Bien sûr, il y a Bellecour avec ses 62 000 m², et ses dauphines, place des Terreaux, de la République ou encore des Jacobins. Mais il serait dommage que ces vedettes lyonnaises fassent de l’ombre aux nombreuses autres places qui émaillent la ville.
Car comme le fait remarquer le poète lyonnais François Montmaneix*, « le souvenir d’une ville que l’on aime est le visage de ses places ». Depuis la notion de cité héritée de l’Antiquité, les places se sont imposées comme les pièces maîtresses du paysage urbain et leur fonction n’a cessé d’évoluer au fil des siècles.
Espace dégagé, souvent verdoyant, tourné vers le ciel et offert aux piétons, la place est un lieu de détente, d’échanges, de rassemblement. Une respiration au cœur de la zone urbaine.
Des places qui gagneraient à être (plus) connues
Partons du 5e arrondissement. Comme il faut faire des choix durant notre exploration, on jette notre dévolu sur la place des Minimes, moins courue que les placettes du Vieux-Lyon. De 1490 à 1858, elle accueillait le marché des bestiaux et désormais, elle charme par son jardin en pente, légèrement triangulaire, parfait pour profiter du froid soleil de janvier.
Ragaillardis par ce petit coin de verdure, gagnons la place des Célestins, dans le 2e, en passant par la place Benoît Crépu qui longe le quai Fulchiron. Savez-vous qu’il s’agissait anciennement d’un lieu d’accostage, appelé port Sablé au Moyen-Age ?
La place des Célestins, en plein cœur de la ville, ensorcelle avec son théâtre à l’italienne, ancien couvent de 1312 à 1778. Pourtant, on aurait pu passer à côté de ce havre de paix car en 1957, la place se retrouve divisée en deux parties, l’une pour une école, l’autre pour un parking. 40 ans plus tard heureusement, l’erreur est réparée, la place réaménagée.
Direction ensuite le 1er arrondissement où les places sont légion ! On s’arrête tout d’abord sur la Place Sathonay. Satellite de la place des Terreaux, elle charme par sa discrétion. Une petite place de village, souvent animée par des marchés de créateurs où l’on prend plaisir à grignoter aux nombreuses terrasses ombragées quand vient l’été.
Face aux pentes de la Croix-Rousse, vous ne pouvez plus reculer.
Gravissez n’importe quels escaliers qui vous mènent jusqu’au sommet de la Croix-Rousse et poussez jusqu’à la place du Commandant Arnaud (rue de Belfort) et sa voisine, la place Bertone. Deux grandes places construites aux environs de 1890 et pourtant si différentes.
Si la première est plutôt paresseuse, idéale pour sortir le thermos, la seconde s'affaire, entraînée par les restaurants qui l’entourent mais aussi le soir venu par le café-théâtre Le Rideau Rouge.
Et de l’autre côté du Rhône alors ? C’est le 3e qui arrive en tête des arrondissements les mieux lotis en nombre de places, rive gauche. Il en détient plus d’une dizaine. Notamment au 165 rue Garibaldi, l’amphithéâtre, ponctué d’arbres, représentant la place Charles de Gaulle qui invite à la halte salvatrice au cœur de l’agité quartier de la Part-Dieu.
Pas étonnant que ses gradins soient largement squattés durant la pause-déj.
Preuve que malgré sa riche histoire, Lyon n’est pas une ville musée.
* Lyon de place en place, François Montmaneix, Les Sillons du Temps.
Crédits photo : DR
Infos pratiques
> THÉÂTRE DES CÉLESTINS
4 rue Charles Dullin 69002 Lyon
04 72 77 40 40
www.celestins-lyon.org
> RIDEAU ROUGE
1, place Bertone 69004 Lyon
04 72 05 10 00
www.rideau-rouge.fr
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