Sans surprise, cette année, la Fête des Lumières n’aura pas lieu sous sa forme habituelle et festive. Une décision prise en concertation entre les fondateurs de la Fête, la mairie de Lyon et la préfecture suite aux attentats du 13 novembre et les risques qu’un tel événement pourrait engendrer. À la place, la ville de Lyon propose une nuit de solidarité et de commémoration en hommage aux victimes de ce drame. Un certain retour à la tradition.
« Notre pays vient de vivre une tragédie, la France a été attaquée dans ses modes de vie, sa culture, sa jeunesse.» D’emblée, Gérard Collomb, le maire de Lyon, a dissipé les rares doutes qui subsistaient quant à la tenue ou non de la Fête des Lumières lors d’une conférence de presse le 19 novembre.
Après des échanges avec Matignon et la Place Beauvau, il a pris la décision d'annuler la Fête pour des raisons évidentes de sécurité pour les Lyonnais et les nombreux touristes.
Avec deux à trois millions de visiteurs dans les rues à chaque édition, une simple fausse alerte ou un mouvement de foule pourrait conduire à une catastrophe. Pour la première fois depuis 1999, la célèbre fête lyonnaise ne se tiendra donc pas. Enfin, pas sous sa forme habituelle.
SOUVENIR ET HOMMAGE
Originellement prévue sur quatre jours entre le 5 et le 8 décembre, la fête va se muer exceptionnellement en une soirée et nuit d’hommage aux victimes des attentats parisiens. La mairie demande aux Lyonnais de célébrer cette journée en éclairant leurs fenêtres avec un maximum de lumignons.
Une bonne partie sera distribuée dans les écoles lyonnaises (voir ci-dessous). Côté installations de plus grande taille, la Ville a tout de même décidé de maintenir une œuvre du programme 2015 : celle de Daniel Knipper qui sera diffusée sur les quais de Saône.
Elle a notamment été maintenue car elle ne disposait pas de musique. Par ailleurs, l’œuvre qui représentera des portraits tirés de tableaux de maîtres sera légèrement modifiée. Les noms des 129 victimes des tueries pari siennes accompagneront les toiles de Matisse ou Botticelli.
Si le programme 2015 ne sera pas projeté cette année, il n’est pas annulé pour autant. Le maire de la Ville a décidé de reporter la programmation à l’édition 2016. Quant aux rues, elles se pareront tout de même de décorations de fin d’année dès le 9 décembre. Ce sera notamment le cas de la rue de la République qui sera décorée de lampions chinois.
RETOUR AUX SOURCES
Cette année, la fête des lumières allégée reviendra donc à la simplicité, un peu comme un retour aux sources. Car, pour ceux qui ne le sauraient pas, l’origine de la fête remonte à milieu du XIXe siècle.
Alors que les autorités religieuses prévoyaient une fête à l’occasion de l’inauguration d’une statue pour le 8 décembre 1852, le mauvais temps allaient les contraindre à revoir leur idée. Sauf que finalement, le ciel s’est dégagé. Ce “miracle” a suscité un tel enthousiasme que, spontanément, les Lyonnais ont disposé des bougies à leurs fenêtres.
À la nuit tombée, la ville était illuminée.
En 2015, sans aucune connotation religieuse, cet hommage sera le témoin de la solidarité des Lyonnais avec les familles des victimes.
Crédits photo : William MichardInfos pratiques
> OÙ TROUVER DES LUMIGNONS ?
200 000 lumignons seront distribués dans les écoles et vendus au prix de 2€ à travers toute la ville. Les bénéfices récoltés seront partagés entre l’association Rêves et l’Association Française des Victimes du Terrorisme.
Depuis lundi 30 novembre, des centaines de bénévoles recrutés par l’association Rêves se rendent disponibles pour vendre des lumignons.
Vous les retrouvez dans les centres commerciaux (Part-Dieu et Confluence), à l’Office de tourisme (Bellecour), dans les Halles Paul Bocuse (Lyon 3e), dans les commerces de la Presqu’île et à l’Auditorium de Lyon le 5 décembre.
Les 7 et 8 décembre, des lumignons seront aussi en vente au chalet d’accueil du Marché de Noël, place Carnot (Lyon 2e). De plus, une boutique éphémère à la galerie des Terreaux est ouverte jusqu’au 8 décembre inclus, de 10h à 19h30.
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