Comme un automne sur deux, il est de bon ton de parler de la Biennale d’art contemporain de Lyon. Débutée le 10 septembre, vous n’avez sans doute pas échappé à cette nouvelle édition intitulée La vie moderne. Mais l’art contemporain, par définition, est partout autour de nous. Surtout à Lyon. Démonstration.
Avez-vous déjà remarqué les nombreuses sculptures qui se cachent au coeur du Parc de la Cerisaie (Lyon 4e) ? Un vrai musée à ciel ouvert. Il y en a une douzaine au total, de différents artistes.
Elles datent un peu oui, mais ont le mérite d’offrir une belle représentation de la sculpture des années 80. Et de la politique de commande publique qui a débuté à cette époque.
Nos favoris : Le Signal oblique d’Alain Lovato (1980), une structure métallique rouge, blanche et jaune, pointue et en biais, objet dynamique et coloré qui ressemble un peu à une fusée vintage.
En face, l’Autoportrait de Jean-Pierre Raynaud (1980), comme deux gros Rubik’s cubes carrelés posés l’un sur l’autre. C’est selon l’artiste “une tentative d’abstraction du monde et une réduction de l’artiste au simple matériau qu’il utilise”.
Non loin, on trouve un joli jeu de miroirs, c’est Vue de Markus Raetz (1985). Sur les quatre miroirs ronds qui composent l’œuvre, trois sont gravés de signes afin que le promeneur puisse, placé devant le quatrième, voir s’y refléter l’image d’un buste féminin inspiré de L’Aurore, un tableau de Paul Delveaux. La minutie au service d’une vision onirique, celles des nymphes mythiques peuplant les forêts et les parcs.
Enfin, la Colonne de Bernard Pagès (1980) nous fait penser à un jeu de “puissance 4” ou bien à ces mailloches de fête foraine.
GEANTS COLORES
Descendez la colline direction le sixième arrondissement et la Cité Internationale, un autre musée à ciel ouvert. Une trentaine d’œuvres peuplent ce quartier. À commencer par Les Habitants de Xavier Veilhan (2006).
Des animaux géants en résine colorée, un ours, un pingouin, en écho au parc de la Tête d’or tout proche. Des humains, dans les mêmes matériaux, à l’image des usagers du quartier : un businessman, une fillette à rollers ou un livreur de pizza.
Sur la grande place, une autre œuvre, plus discrète, se révèle à la nuit tombée. C’est À contre-courant de François Morellet (2006). Un néon bleu qui file de la rue intérieure, jusqu’au nord de la cité, en référence à la courbe du Rhône.
Aux abords du musée d’art contemporain, on peut voir World Markets de Wang Du (2004), une grosse boule de papier journal froissée en acier, sur laquelle on peut lire des nouvelles économiques. Référence à la consommation effrénée, à l’infobésité mais aussi au papier et donc à la destruction des arbres et à l’écologie. Ou alors, c’est un monument à la mémoire des traders ?
On vous laisse méditer en empruntant les Berges du Rhône vers le sud. Arrêtez vous à la table d’orientation poétique de Philippe Favier, baptisée J’aimerais tantvoirSyracuse (2007). Plus de 1200 plaques de laiton sont gravées de lieux imaginaires, pêchés dans la littérature.
Pour finir, rendez-vous place Antonin Poncet pour (Lyon 2e), vous l’aurez deviné, admirer le Flower Tree de Choi Jeong-Hwa (2003). Conservée depuis la Biennale de la même année, l’œuvre est devenue une sorte d’emblème de la ville. Un incontournable que les touristes ne manquent pas d’immortaliser.
Crédits photo : Denis ChaussendeVIDÉO
Infos pratiques
> LA BIENNALE D’ART CONTEMPORAIN
Du 10 septembre au 3 janvier 2016 à Lyon
www.labiennaledelyon.com
> MUSÉE D’ART CONTEMPORAIN
81 Quai Charles de Gaulle (Lyon 6e)
www.mac-lyon.com
> INSTITUT D’ART CONTEMPORAIN
11 Rue Dr Dolard (Villeurbanne)
www.i-ac.eu
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