Vous, vos parents ou vos enfants avez peut-être passé de longues heures à réviser, flâner, ou papoter au milieu de ses imposantes structures en béton et de ses nombreux espaces verts. Depuis 1961, le campus de Grenoble accueille des générations d'étudiants. Ses bâtiments, eux, n'ont – presque – pas pris une ride. Petit voyage dans le temps, au début des années 60, alors que la première pierre vient tout juste d'être posée...
La légende veut qu'on ne sache plus très bien où se trouve cette première pierre. Une chose est sûre, une cérémonie officielle a lieu le 2 décembre 1961 en présence du ministre de l’Éducation nationale, Lucien Paye. Cette date marque la consécration du projet de Louis Weil et Louis Néel, deux éminents chercheurs, qui souhaitent réunir l'ensemble des bâtiments de l'enseignement supérieur et de la recherche en un même lieu.
Avec l'augmentation massive du nombre d'étudiants à l'université, il faut trouver un endroit de taille. Le choix se porte finalement sur un immense terrain marécageux, dédié aux activités maraîchères, de plus de 180 hectares, à cheval entre Saint-Martin-d'Hères et Gières.
C'est dans ce cadre naturel, entouré par les trois massifs-Vercors, Chartreuse, Belledonne-, que ce campus à l'américaine commence à prendre forme. Il faudra ensuite attendre les années 90 pour que le tramway y fasse son apparition et que des commerces s'y installent.
Aujourd'hui connu en tant qu'espace inter-universitaire réunissant près de 40 000 personnes, le campus est aussi remarquable par ses espaces naturels et son architecture singulière dictée en partie par Georges Bovet, coordinateur des différentes constructions. Nous avons sélectionné pour vous trois particularités à ne pas manquer.
La place centrale fait la jonction entre la plupart des universités et instituts présents sur le site. Cette grande esplanade à carreaux noirs et blancs ressemblant à un échiquier offre plusieurs espaces pour se prélasser avec la montagne en arrière-plan.
Les blocs de bétons sortis de terre, imaginés par l'architecte Olivier-Clément Caboub et le paysagiste Tom Hatashita, sont une référence à la tectonique alpine. Deux bâtiments monumentaux entourent la place : la bibliothèque des Sciences et l'amphithéâtre Louis-Weil, impressionnant polyèdre de béton.
L'arboretum Ruffier-Lanche, situé à l'est du campus à l'abri des regards, rassemble près de 300 espèces d'arbres et d'arbustes provenant du monde entier sur 1,5 ha. Implanté à proximité des bâtiments de biologie, il présente la biodiversité végétale au gré d'une agréable promenade.
Vous pouvez également apercevoir sur le sentier une succession de planètes reproduisant notre système solaire. Les distances étant respectées, chaque foulée vous transportera à cinq millions de kilomètres.
Les œuvres d'art éparpillées sur le campus sont au nombre de 30 environ. Si certaines sont particulièrement visibles comme La Cornue (1974) d'Alexander Calder, assemblage de plaques d'acier trônant devant la bibliothèque Droit et Lettres, d'autres sont plus discrètes.
Elles ont été réalisées dans le cadre de la loi sur le 1 % culturel. Partez à la recherche des sculptures, mosaïques, peintures et installations dont la plupart portent la signature de grands noms de l'art contemporain.
Le saviez-vous ?
• L'organisation générale du campus a été élaborée de façon à intégrer un axe autoroutier prévu à l'ouest du campus mais celui-ci a finalement été déplacé à l'est ! La construction étant déjà entamée, les plans n'ont pas été modifiés.
• Si la plupart des bâtiments sont sur pilotis c'est pour éviter que leurs occupants ne se retrouvent les pieds dans l'eau si l'Isère déborde.
• À l'origine, la place centrale était censée accueillir des douves remplies d'eau mais le projet a finalement été abandonné pour des raisons de maintenance.
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