Pascal Gaudin a la montagne dans le sang. Passionné de VTT depuis l'âge de 20 ans, il a réalisé la traversée intégrale des États-Unis du sud au nord l'été dernier avec deux autres compagnons de route. Entre paysages sublimes, tête-à-tête avec un ours et échanges chaleureux avec les Américains, récit de son périple de près de trois mois.
« C'est incroyable, on dirait une carte postale ! ». Après plusieurs semaines de voyage, l'émerveillement était toujours le même. Partis de San Diego, près de la frontière mexicaine, les trois sportifs ont parcouru la Sierra Nevada puis la chaîne des Cascades jusqu'à Whistler, au Canada, la Mecque mondiale du VTT. Soit un parcours de 4800 kilomètres avec 80 000 mètres de dénivelé positif réalisé entre le 3 juin et le 30 août 2014.
« À l'origine, nous pensions faire la traversée des Rocheuses, mais, en se penchant sur les pratiques du coin, on s'est rendu compte qu'il y avait cette chaîne de montagne, située plus à l'ouest, avec de nombreux spots de VTT connus – entendez par là des labyrinthes de sentiers techniques créés de toutes pièces, pouvant aller jusqu'à 500 km². Nous nous sommes dit que ce serait sans doute plus intéressant de rallier ces spots pour être sûrs d'avoir des endroits où se régaler », explique Pascal Gaudin.
L'homme de 44 ans n'en est pas à sa première aventure. En 2010 déjà, il avait réalisé la traversée intégrale des Alpes. Le pilotage, le jeu et l'immersion en pleine nature sont les plaisirs recherchés par cet amoureux de la montagne.
C'est au milieu « des plus beaux paysages du monde » que ce passionné est allé chercher des « spots naturels » pour profiter de single-tracks mythiques et surtout « bivouaquer dans des endroits de rêve ».
Ayant dormi dans des hébergements en dur dans les Alpes, il avait eu un petit regret et souhaitait cette fois pouvoir planter sa tente en plein air. Pour cela, les trois compères ont dû voyager en autonomie et opter pour le concept « BUL », bivouac ultra léger. Quelques sacs, allégés au maximum, remplis du strict nécessaire, leur ont permis de profiter du parcours technique.
Guidés par une carte et des traces GPS préparées à l'avance, ils ont pu couvrir une cinquantaine de kilomètres chaque jour, mettant ainsi leur corps à rude épreuve. « Le plus dur a été les deux premières semaines, après l'organisme était lancé. » Seuls une tendinite au genou, une roue libre cassée et quelques coups de fatigue ont ralenti le périple.
Les petits villages parsemant le trajet leur permettaient de recharger les batteries et les sacoches pour plusieurs jours mais aussi de faire de belles rencontres. « Les Américains sont adorables. Ils nous posaient plein de questions et certains nous ont même invités chez eux pour prendre une douche. »
Mais le tête-à-tête le plus marquant reste très certainement celui avec un petit ours noir, croisé au bout de cinq ou six semaines de route. « Il est venu à 100 mètres de nous. Une vraie peluche tout gentil, inoffensif ! »
Les VTTistes étaient tout de même vigilants lors de leurs arrêts pour la nuit. « Nous ne devions pas manger à l'endroit où nous dormions, puis suspendre la nourriture dans un arbre pour éviter d'attirer les ours. » De ces souvenirs inoubliables, Pascal Gaudin a choisi de faire un livre et un film qui devraient sortir dans un an environ.
Quant à la prochaine destination, rien n'est sûr encore mais cet hyperactif oscille entre l'Himalaya et la Cordillère des Andes. Le plaisir du VTT c'est finalement ça : avoir « la liberté d'aller où on veut ».
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