Avoir de gros mollets – ou un VTT électrique - pour atteindre sereinement le haut des côtes, c’est bien. Disposer des fondamentaux techniques pour profiter pleinement des descentes, c’est encore mieux. Antoine Bussier, moniteur de VTT à Vivra Vélo Grenoble, nous livre ses conseils de pilotage.
Quel est le vélo idoine pour apprendre à piloter ?
L’idéal est d’avoir un VTT semi-rigide, c’est-à-dire avec seulement une suspension à l’avant (100 à 120 mm de débattement, voire 140). Je conseille aussi des pédales plates. Pourquoi ? Parce qu’une suspension arrière et des pédales automatiques (ou des cale-pieds) ont tendance à « gommer » le terrain.
Du coup, il est plus difficile de ressentir le geste juste. Il faut d’ailleurs savoir qu’aucun des meilleurs descendeurs mondiaux n’a appris sur un VTT tout suspendu. Ils ont tous débuté sur des modèles semi-rigides. Il est aussi préférable d’avoir des freins à disque hydraulique, et un cintre relativement large (700 mm environ) pour plus de stabilité.
Mieux vaut aussi ne pas trop gonfler les pneus, afin de garder de l’adhérence. Je conseille 1,8 bar à l’avant et 1,9 bar à l’arrière, avec des pneus de 2,2 ou 2,3 de section.
Quels sont les principes de base du pilotage en descente ?
On ne descend jamais en étant assis sur la selle, mais en position cavalier. C’est-à-dire debout sur les pédales, avec les deux pieds à la même hauteur, les coudes légèrement écartés, et un seul doigt sur le frein (c’est suffisant avec de bons freins à disques).
En revanche, à moins d’être dans une très forte pente, il faut éviter de vouloir se mettre trop en arrière (derrière la selle), sinon on risque de ne pas être bien équilibré sur le vélo. Le regard est aussi important. Il ne faut pas regarder sa roue avant, ni trop loin. L’idéal est de regarder quelques mètres devant soi.
Quid du freinage ?
En règle générale, il faut essayer d’avoir un freinage assez équilibré entre le frein avant et le frein arrière. Même s’il y a quelques exceptions, par exemple dans une très forte pente où on freine davantage de l’arrière. Une autre règle de base, c’est de toujours freiner en amont de l’obstacle (qu’il s’agisse d’une marche, d’une épingle…). Il faut toujours prendre le virage à vitesse constante.
Si on freine pendant qu’on tourne, on perd de l’adhérence. C’est pourquoi il faut bien anticiper son freinage. Le seul cas où on freine pendant le virage, c’est lorsqu’on négocie un virage serré. On freine alors avec le frein arrière afin de faire déraper la roue et ainsi tourner plus facilement.
Comment prendre une épingle ?
Les épaules doivent rester bien au-dessus du cintre. Et lorsqu’on est dans la courbe, le pied extérieur doit être positionné en bas, avec le vélo penché vers l’intérieur. Ça permet d’avoir le poids du corps centré sur le pied extérieur, et ainsi d’avoir une bonne stabilité générale.
Pratique :
Vivra Vélo, l’école MCF de Grenoble, propose des cours collectifs de pilotage, tous les samedis et dimanches matin (9h-12h) jusqu’au 28 juin inclus.
Ces séances se déroulent sur des spots accessibles rapidement depuis Grenoble (Frange Verte d’Echirolles, Bois des Vouillands à Fontaine, Parc de l’Ile d’Amour à Meylan…), avec à chaque fois une thématique : freinage et pente raide, virages serrés et changements d’appuis, virage en épingle, franchissement de marches, etc.
Les séances du samedi sont destinées aux pilotes confirmés (niveau 2), celle du dimanche aux débutants (niveau 1). Inscription par mail (antoine@vivravelo.net) ou au magasin VivraVélo (19, boulevard Clémenceau à Grenoble). 45 € la séance, 169 € les 4 séances.
Crédits photo : Renaud Guilhou - VivraVélo
Laisser un commentaire