227 ans après, Éric Piolle remet la Journée des Tuiles au goût du jour, le samedi 6 juin. Pas de bataille de tuiles en prévision mais de multiples activités pour animer les rues de la ville pendant une journée entière. Un moment festif auquel tous les Grenoblois sont invités pour commémorer ce qui est considéré comme le début de la Révolution française.
Jeux, défilés, banquet populaire, danses, chorales, gym, ping-pong, rollers, bals, la commémoration de la Journée des Tuiles promet d'être animée. À cette occasion, le cours Jean-Jaurès – Libération sera fermé à la circulation pour accueillir les milliers de visiteurs attendus.
Seuls bus et tramway seront autorisés, à vitesse réduite. L'événement est voulu « fédérateur et populaire » par le maire de Grenoble qui en avait fait un de ses engagements de campagne. Au point que les habitants sont invités à participer activement à cette journée du 6 juin.
Une soixantaine de personnes ont déjà soumis idées et envies. Les propositions semblent avoir fusé de toutes parts car il en sort un programme très éclectique, intitulé « Révolutions en Cours », géré par l'association Fusées. Ce spectacle, mis en scène sur deux kilomètres, se présente sous la forme d'une promenade géante au cours de laquelle les flâneurs pourront profiter de plusieurs chorales le matin puis pratiquer du roller, du vélo, de la gymnastique ou du ping-pong en milieu de matinée.
En fin d'après-midi, des espaces pour danser se mettront en place. Il y en aura pour tous les goûts : thé dansant, bal pour enfants puis ambiance dancefloor à partir de 21h. Tout au long de la journée, des zones seront aménagées pour manger soit un pique-nique sorti du sac soit un plat d'un des restaurants du coin ou du marché de producteurs également présents.
Les enfants aussi auront droit à leurs activités : promenades à poney, jeux et espaces de pratiques artistiques. Éric Piolle souhaite ainsi « cultiver l'effervescence de la ville » dans un lieu qui n'a pas été choisi au hasard. Les commerçants du cours le plus long d'Europe ayant été « sinistrés pendant les travaux du tram E », selon les termes de Pascal Clouaire, adjoint à la démocratie locale, sont invités à se mobiliser pour la fête en mettant en scène leur activité dans la rue.
Enfin, le clou du spectacle sera certainement le défilé de chars qui partira du Plateau, situé dans le quartier Mistral, à 17h pour se terminer au niveau du cours Berriat. Six cortèges tractés par des rosalies ont été réalisés par des associations issues des quartiers populaires de l'agglomération grenobloise.
C'est donc un immense brassage générationnel et culturel entre danses, jeux, repas, chants qui est attendu à l'occasion de la commémoration de la Journée des Tuiles. Une fête que le maire espère voir « grandir au fil des années en fonction de ce que les Grenoblois voudront en faire. »
Au fait la Journée des Tuiles, qu'est-ce que c'est ?
Nous sommes le 7 juin 1788. La colère gronde à Grenoble. Les insurgés envahissent les toits de la ville pour bombarder les troupes du roi à coups de tuiles. La raison ? Louis XVI cherche à réformer l’État pour résoudre la crise financière depuis son accession au trône en 1774.
Mais les privilégiés – essentiellement les parlementaires et la haute aristocratie – ne l'entendent pas de cette oreille. D'année en année, la situation empire jusqu'au jour où le garde des Sceaux Lamoignon tente un passage en force, le 8 mai 1788, en supprimant les droits des parlementaires.
Ceux-ci n'ont pas l'intention de se laisser faire. Aussi le 7 juin 1788, jour où les soldats viennent leur remettre une lettre leur indiquant un exil sur leurs terres, ils s'emparent de la ville. Cette Journée des Tuiles est la première révolte contre l'autorité royale, marquant ainsi les prémices de la Révolution française.
Laisser un commentaire