Nous nous promenons dans les quartiers, dans les parcs de la ville sans savoir parfois que nous marchons à côté d’œuvres d’art. Des sculptures contemporaines en plein air, que Grenoble commande depuis des décennies donnant à la rue un air de musée ouvert à tous. Arrêtons-nous devant quelques sculptures créées de 1969 à nos jours par des artistes venus du monde entier.
En 1952, au Congrès pour la Paix à Vienne (Autriche), émerge la volonté d’exposer l’art hors des lieux traditionnels et en 1959 naît le premier symposium international de la sculpture. Quel meilleur endroit que la rue pour une rencontre entre les œuvres et le public ?
Grenoble qui va recevoir les Jeux Olympiques en 1968 veut aussi investir dans l’art et organise en 1967 le Premier Symposium de Sculpture en France. Quinze artistes viennent alors créer in situ des œuvres monumentales visibles à travers toute l’agglomération (gare, parc Paul Mistral, campus universitaire, Village Olympique…).
Depuis et jusqu’à nos jours, la ville n’a cessé d’accueillir l’art sculptural dans la rue : jardin des sculptures créé en 1988 dans le parc Michallon en prolongement des salles du musée et sculptures intégrées dans l’espace urbain de plusieurs quartiers.
C’est notamment dans le cadre du 1% artistique (sur le budget des constructions publiques comme collèges, bibliothèques, universités…) que Grenoble a développé son patrimoine artistique dédié aux espaces publiques. Un art si bien intégré au paysage urbain comme Les Géants dans le quartier des baladins à la Villeneuve, que l’on oublie parfois qu’un artiste est venu créer là. Symposium de la sculpture, 1% artistique ou commande de la ville aux artistes, les rues de Grenoble comptent environ deux cents œuvres d’art.
Les Trois Pics
Oeuvre architecturale réalisée par Alexander Calder commandée par la ville en 1967. Les sculptures de Calder sont des stabiles, c'est-à-dire des œuvres à trois dimensions dont les différentes formes sont maintenues en équilibre dans l’espace sur une ou plusieurs tiges.
Le stabile Les Trois Pics, devant la gare de Grenoble, haut de 12 mètres et large de 8 mètres, représente symboliquement les trois massifs montagneux qui entourent l'agglomération : la Chartreuse, le Vercors et le Massif de Belledonne.
Conversation de Georges Rickey a été conçue en 1991 pour le parc des sculptures à côté de musée. Cette sculpture de 8 mètres de haut est perpendiculaire au cours de l’Isère et en mouvement grâce aux vents dominants. Ses deux éléments en forme de L réunis autour d’un axe changent constamment de position. Fabriquée en inox, elle reçoit ainsi une lumière plus douce. Une œuvre qui parle avec le vent et la lumière.
Le jardin des dragons et des coquelicots, installation en 2003 de Dominique Gonzales-Foerster devant la Maison de la Culture, 1% artistique. Un jardin-paysage, un espace dans lequel sont disposés des éléments qui rendent hommage au mobilier urbain des villes nouvelles.
Egalement terrain de jeux et jardin de sculptures où chaque élément est une réplique de souvenirs de voyages ou bien directement importé comme la cabine téléphonique en résine qui vient de Rio. Le dragon de pierre a été sculpté pour le jardin d’après un modèle à Suzhou près de Shangai. L’allée serpentine qui traverse le jardin est semblable à un cheminement de Chandigarh, la ville construite par Le Corbusier au nord de Delhi.
D’autres éléments artistiques inspirés de mobiliers urbains de Seoul ou la havane sont aussi présents dans ce jardin à l’esthétique du divers, terme du poète voyageur Victor Segalen auquel l’artiste se réfère.
Crédits photo : Le jardin des dragons et des coquelicots
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