à l’ombre de la riche tradition lyonnaise des murs peints, le street art s’épanouit dans les pentes de la Croix-Rousse. Les racines contestataires du quartier des canuts et la concentration d’artistes et d’étudiants ne sont sans doute pas étrangers au phénomène.
Débutons par la place Rouville, juste en dessous du parc des Chartreux. Elle offre une superbe vue sur Lyon, mais aussi sur la plus grande fresque de Kesa. Vous avez sûrement déjà vu ces chats et chauves-souris découpés dans des disques vinyles.
Un véritable bestiaire qui semble s’échapper de la cire noire. Là c’est carrément un zoo, s’étendant sur toute la façade de l’immeuble, qui joue au chat et à la souris le long des fenêtres et des fils électriques. Suivez-les direction montée de la Grande Côte. Descendez la rue de l’Annonciade puis longez la rue Burdeau jusqu’à croiser la montée. Juste sur votre gauche se trouve un triptyque du duo THTF et de Nelio.
On peut dire qu’ils se sont bien trouvés, tant leurs styles se complètent et se fondent l’un dans l’autre. Ils offrent un univers ludique, coloré et enfantin. Les aplats de couleurs, les formes géométriques, les motifs tantôt abstraits tantôt figuratifs égaient considérablement les murs décrépits des pentes. Parce que ce ne sont sûrement pas les premiers ni les derniers que vous verrez, on les retrouve d’ailleurs un peu plus loin sur notre chemin. Pour l’instant, poursuivez l’ascension de la montée de la Grande Côte (pas pour longtemps, promis) jusqu’à la Ka'Fête ô Mômes.
Si vous ne la visualisez pas, ne vous inquiétez pas elle va vous sauter aux yeux, ou plutôt l’imposant éléphant qui la décore. Le pachyderme tout en coulures qui peint avec ironie “défense de s’afficher” est l'oeuvre de Brusk, artiste qui n’en est pas à sa première bombe de peinture.
UNE MAISONETTE, DES FEMMES ET DES BOUGIES
Prenez ensuite à droite à travers les jardins de la Grande Côte puis descendez l’escalier qui s’offre à vous pour atteindre l’angle de la rue Pouteau et de la rue Diderot. Là, une maison offre un double spectacle, pictural au rez-de-chaussée, architectural à l’étage.
Vous pourrez aussi découvrir, si ce n’est déjà fait, les panneaux de rue alternatifs, roses, renommant les voies un peu trop testostéronées par des noms de femmes célèbres et/ou importantes. Ici la rue Diderot devient la rue Indira Gandhi, première ministre de la République d’Inde. Descendez la rue Pouteau puis tournez à gauche, rue des Tables Claudiennes. Vous apercevrez bientôt cette drôle de maisonnette couverte de motifs multicolores et sur l’immeuble d’en face, un géant vert signé Spone. Descendez les escaliers attenants puis la montée Saint Sébastien avant de prendre la première à droite, rue Burdeau, jusqu’aux escaliers menant au passage Thiaffait. Au milieu des escaliers, une alcôve vide a retrouvé depuis peu quelque chose à abriter : une bougie signée Agrume, spécialiste du collage.
Nommée “désespoir”, c’est pourtant la plus pimpante d’une série de bougies plus ou moins consumées. D’autres séries sont disséminées dans le quartier, beaucoup de toutous et dernièrement des bâtons de glaces dégoulinants symbolisent la “fonte des glaces”.
Arrivés rue Leynaud, descendez encore d’une rue pour atteindre celle des Capucins, notre terminus. En face du salon de coiffure au n° 13 se trouve une autre oeuvre de la bande THTF - Nelio, plus un artiste italien, Geometric Bang. Parce que, petite précision, tous les artistes mentionnés ici sont lyonnais. Pour terminer en beauté, on vous propose de jeter un oeil à la galerie Spacejunk (au n°16 de la même rue) qui abrite une exposition dédiée à Go in, un street artiste anglais engagé et combatif.
L’occasion de méditer si vous le souhaitez sur l’art de rue s’exposant dans les galeries… ultime reconnaissance ou dérive dénuée de toute pertinence ?
Crédits photo : LDInfos pratiques
> SPACEJUNK
16 rue des Capucins 69001 Lyon
www.spacejunk.tv
> NOTA BENE
Le street art étant par nature éphémère, les oeuvres peuvent potentiellement être remplacées ou effacées à tout moment… Rassurez-vous, la plupart des spots mentionnés sont régulièrement peints.
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