Ne plus perdre son temps dans les bouchons. Faire sa dose de sport quotidienne pour rester en bonne santé. Réaliser de sacrées économies, aussi bien financières qu’environnementales. Libérer l’espace urbain et désengorger les villes… Les (bonnes) raisons d’opter pour la mobilité douce, autrement dit de privilégier les transports en commun, le vélo ou la marche à pied à la voiture lorsque c’est possible, ne manquent pas. On vous explique pourquoi.
1,723 millions de déplacements en voiture par an (59 % du total des déplacements) ; 723 000 à pied (25 %) ; 331 000 en transports en commun (11 %) ; 73 000 en vélo (3 %) ; 49 000 en autres modes (roller, longboard,etc, 2 %). Les chiffres de la dernière Enquête Ménages Déplacements* (EMD) du Syndicat Mixte des Transports en Commun (SMTC) montrent que la voiture reste le mode de déplacement privilégié des habitants de la grande agglomération grenobloise. Cela étant, l’automobile est en recul (- 6% par rapport à l’EMD précédente, datant de 2002), alors que les autres façons de se déplacer progressent : + 13 % pour les transports en commun, et + 44 % pour le vélo. Et cette évolution vers davantage de mobilité douce risque bien de se poursuivre, à en croire Nathalie Teppe, la présidente de l’ADTC (Association pour le Développement des Transports en Commun et des modes doux) : « L’objectif d’EricPiolle, le nouveau maire de Grenoble, est de faire grimper la part des déplacements en vélo entre 10 et 15 % du total des déplacements ».
Votre bonne résolution de la rentrée - ou celle du Nouvel An 2015 ? – est donc de suivre ce mouvement tendant à abandonner le « tout-voiture » au profit de déplacements alternatifs ? Ça tombe bien, « Grenoble fait partie du trio de tête français en la matière, avec Strasbourg et Nantes », affirme Nathalie Teppe, qui note cependant : « Nous avons encore beaucoup de retard sur les villes suisses ou allemandes pour le train et les transports en commun, et sur Amsterdam ou Copenhague pour le vélo ».
Plus de bus en soirée
Malgré quelques imperfections, le réseau de transports en commun (TAG) est « plutôt pas mal, bien maillé, avec des bus propres et ponctuels, selon la présidente de l’ADTC. L’un des principaux écueils est qu’à l’exception des trams et des Noctibus, le service s’arrête à 20h30. Mais avec la refonte du réseau, ce problème a été en grande partie résolu, avec également une fréquence accrue des bus », apprécie Nathalie Teppe. En effet, depuis le 1er septembre, les six nouvelles lignes « Chrono »** offrent un service quasi-identique aux cinq lignes de tramway, en particulier un fonctionnement de 5h jusqu’à 1h30 du matin, 7 jours/7 toute l’année et une fréquence accrue (entre 4 et 10 minutes en semaine jusqu’à 20h, 30 minutes de 20h à 22h30, 1h après 22h30, 20 minutes le dimanche). Ainsi 75 % des habitants de l’agglomération ont désormais des bus en soirée. Ce nouveau réseau est complété par 12 lignes dites « Proximo » (desserte des quartiers denses de l’agglomération, fréquence de 7 à 15 min en heure de pointe) et 28 lignes « Flexo » (couvrant les zones moins denses de l’agglomération). Cette restructuration des lignes - permettant à 99 % des habitants de l’agglo d’avoir un arrêt de bus ou de tram à 500 mètres de chez eux au maximum - s’accompagne de quelques aménagements destinés à améliorer la rapidité du transport et le respect de la ponctualité. Par exemple, le ticket de bus est vendu 1,50 € l’unité dans les agences et relais TAG, distributeurs automatiques, bureaux de tabac… et 2 € dans le bus. « C’est quelque chose qui se fait déjà à Lyon ou à Paris, et qui permet de gagner 1 à 2 km/h sur la vitesse moyenne d’un trajet, ce qui est conséquent », indique Nathalie Teppe. Voyager en bus sur le réseau TAG vous ouvre les portes d’autres modes de transport en commun, à commencer par le train. Le ticket TAG permet ainsi d’emprunter les TER entre les gares de Grenoble, Echirolles, Gières, Saint-Egrève et Pont-de-Claix. Avec un gain de temps plus qu’intéressant. Par exemple, un Saint-Egrève-Grenoble (de gare à gare) ne prend que 7 minutes en train, et un Grenoble-Echirolles (également entre les gares SNCF des deux villes) 11 minutes, soit un trajet au bas mot deux fois plus rapide qu’en bus ou en voiture. Pour de plus longs trajets, un abonnement TER peut bien sûr être très intéressant avec des réductions de 25 à 50 % sur les billets.
Le vélo, champion toutes catégories
Sachez aussi que votre abonnement TAG vous donne droit à des tarifs préférentiels sur la location d’un vélo avec Metrovélo (15 € par mois au lieu de 20 €), voire même à la gratuité. En plus d’être le mode de transport roulant le moins onéreux, le vélo est aussi le plus écologique, sans compter qu’il est aussi le plus rapide en ville, surtout lors des heures de pointe. « En vélo électrique, c’est encore mieux, assure Michaël Barret, le patron du magasin Cyclable, à Grenoble. De plus, on n’a pas de problème de stationnement. » Et pourquoi ne pas combiner le vélo avec d’autres modes de transport en commun ? C’est possible dans une certaine mesure : le vélo est transporté gratuitement dans tous les TER, dans les bus du réseau Transisère, et en heure creuse dans les trams (dimanches et jours fériés toute la journée, avant 7h30 ou après 19h30 les autres jours). Et pour le bus, où le vélo est interdit ? Optez pour le vélo pliant, de préférence avec un pliage en trois. « Ça pèse 11 kilos, pour un encombrement de 50 cm x 50 cm. ça avance très bien, jusqu’à 30 – 35 km/h sur le plat » affirme Michaël Barret. Quel que soit le vélo pour lequel vous optez, et en dépit d’un réseau de pistes cyclables de 320 km dans l’agglomération grenobloise (l’un des plus denses de France), de nombreuses personnes hésitent encore à circuler en vélo, à cause de la peur de l’accident. « L’ADTC, en partenariat avec la Metro, propose des stages de remise en selle qui se composent de trois séances d’une heure trente chacune. Il y a la fois des cours théoriques – panneaux de circulation routière, équipements obligatoires, etc – de la mécanique et des mises en situation pour lesquelles on se rend en centre-ville », indique Nathalie Teppe.
Même les plus fervents partisans de la mobilité douce reconnaissent que la voiture reste dans certains cas - et de loin – la solution la plus pratique, « en particulier pour les trajets de banlieue à banlieue » d’après la présidente de l’ADTC. Cela étant, pourquoi ne pas essayer l’auto-partage, présent sur Grenoble (mais aussi dans d’autres villes de la région Rhône-Alpes) sous l’enseigne Citélib ? Les tarifs proposés sont plutôt attractifs : 0,50 € par tranche de quinze minutes + 0,30 à 0,54 € du kilomètre selon le véhicule, carburant compris + 2 à 10 € de frais de réservation, ou des forfaits week-end. Souvent hybrides voire électriques, elles rejettent toutes moins de 120 grammes de CO2 par kilomètre, sans compter qu’une voiture Citelib remplace jusqu’à dix voitures individuelles et jusqu’à quinze places de stationnement.
Si les alternatives au « tout-voiture » sont nombreuses (on pense également à la marche à pied, la trottinette, le roller, le longboard), encore faut-il franchir le pas. « Je conseille d’y aller progressivement, en remplaçant par exemple une fois par semaine son déplacement en voiture individuelle par un trajet en bus ou en vélo. On peut aussi profiter d’une panne de voiture pour choisir de ne pas la remplacer », conclut Nathalie Teppe. Il ne vous reste plus qu’à franchir le pas…
* Cette enquête, dont les résultats ont été présentés en juin 2013, a été menée en 2010 auprès de 7600 ménages (16 600 personnes) vivant dans les 354 communes de la grande région urbaine grenobloise (agglomération grenobloise, Grésivaudan, Voironnais, Pays de Bièvre, Valbonnais, Chartreuse, Vercors et Saint-Marcellin, soit un périmètre de 800 000 habitants).
** Grenoble / Meylan ; Grenoble Louise Michel / Claix Pont-Rouge ; Eybens / Grenoble Centre ; Echirolles Hôpital Sud / Grenoble Centre ; St-Martin d’Hères Campus à Europole via Malherbe ; Saint-Martin-d’Hères/Étienne-Grappe au Polygone scientifique via Grand’Place et la rive gauche du Drac
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