Encore marginal il y a une dizaine d’années, le VTT fait aujourd’hui figure d’activité phare d’un nombre croissant de stations françaises. Si le chiffre d’affaires généré en été par le produit VTT reste dérisoire par rapport à celui du ski en hiver, le premier s’inspire assez largement du modèle de développement du second, notamment pour l’aménagement et l’entretien des pistes.
« Tignes a longtemps eu la monoculture du ski. 80 % de nos clients de l’été venaient pour skier. Mais c’était à une époque où le domaine skiable était ouvert 365 jours par an. Aujourd’hui, le ski d’été s’arrête aux alentours du 10 août », explique Sébastien Mérignargues, le directeur de la station de Haute-Tarentaise. Alors, comme la très grande majorité des stations françaises, Tignes a joué la carte de la diversification, en misant – entre autres – sur le VTT. Mais ici comme aux Deux-Alpes, qui propose aussi du ski d’été, il n’a jamais été question de remplacer une monoculture (le ski) par une autre monoculture (le VTT).
« Nous cherchions plutôt une activité complémentaire au ski. Avec le même forfait, on peut faire du ski le matin et du VTT l’après-midi. Il est certain qu’au fil des années, et aujourd’hui encore, on perd des parts de marché sur le ski l’été, entre les ski-clubs qui préfèrent aller en Suisse et en Autriche et des skieurs qui ne reviennent pas. Le VTT a permis de rattraper une partie de ce qu’on a perdu sur le ski, notamment en termes de fréquentation globale de la station», explique Gilles Vanheule, le directeur de l’office du tourisme des Deux-Alpes.
Pour certaines stations, le VTT devait aussi permettre d’attirer une nouvelle clientèle. C’est le cas de Châtel, où, d’après Michel Girard, le directeur commercial et marketing des remontées mécaniques, « on avait surtout une clientèle familiale. Avec le VTT, nous espérions toucher davantage les jeunes adultes. » La station haut-savoyarde a aménagé sa première piste à la fin des années 1990. Il s’agissait d’une piste de descente « pure et dure, s’adressant aux pilotes confirmés », rappelle Michel Girard.
Cette tendance « élitiste » du VTT était un peu la norme en station, au début des années 2000, date de la majorité des premiers aménagements de pistes dédiées en station. « C’est aussi dû au fait qu’on s’est fait aider par des pilotes experts, qui traçaient pour eux. Et puis on n’imaginait alors pas forcément que le VTT de descente allait se démocratiser », concède Gilles Vanheule. A Tignes, Sébastien Mérignargues avance une autre explication : « Nous avons fait le choix d’aménager d’abord le secteur de Tovière –avec principalement des pistes rouges et noires – pour attirer des pilotes confirmés, avec l’idée de développer le bouche à oreille ».
Ce n’est que deux ans plus tard, lorsque le Bike Park de Tignes a commencé à jouir d’une certaine renommée, que la station a créé des pistes vertes ou bleues sur le versant Palafour.
Les vététistes ne sont pas encore la clientèle phare en volume
Cette démocratisation de l’offre VTT en station, on la retrouve un peu partout aujourd’hui, comme à Châtel où la principale nouveauté de l’été 2014 sur le Bike Parkest une piste verte. « Nous souhaitons aujourd’hui proposer des pistes de descente plus accessibles, afin de pouvoir pratiquer le VTT en famille », affirme Michel Girard.
« La grosse majorité de la clientèle veut aujourd’hui des pistes bleues, voire rouges. Et tous les pilotes, quel que soit leur niveau, attendent des pistes de mieux en mieux préparées », précise Gilles Vanheule. En cela, le développement de l’offre VTT des stations s’apparente de plus en plus au modèle du ski. Des « Bike Patrols » - l’équivalent des pisteurs– patrouillent ainsi quotidiennement sur les domaines VTT, afin d’inspecter l’état des pistes et procéder aux aménagements nécessaires (enlèvement des grosses pierres, rebouchage des trous, etc).
Si le modèle de fonctionnement du VTT en station s’apparente au ski – avec des forfaits donnant un accès illimité aux remontées mécaniques desservant les pistes de descente, voire d’enduro – les chiffres d’affaires généré par les deux activités sont sans commune mesure.
« L’été représente 3,5 à 4 % du chiffres d’affaires annuel, sachant que les vététistes cumulent 70 % des passages sur les quatre remontées mécaniques en fonctionnement. Ça peut paraître dérisoire, mais grâce au VTT, on était à 265 000 passages en 2013, contre 170 000 en moyenne entre 2001 et 2007, quand le chiffre d’affaires été représentait à peine 2 % du volume annuel. Ces 2 % d’augmentation, c’est toujours ça de pris. Et puis ça permet de faire vivre les autres socios-pros de la station (hôteliers, commerçants,etc). Le chiffres d’affaires global sur les stations des Portes du Soleil pendant notre gros événement VTT – les Pass’Portes du Soleil, fin juin – atteint tout de même 1,8 millions d’euros. Et grâce à la qualité de l’offre VTT sur les Portes du Soleil, des tours-opérateurs proposent cette destination pour des séjours VTT, à une clientèle avertie en provenance d’Allemagne, de Grande-Bretagne, d’Italie, de République Tchèque et du Bénélux », détaille Michel Girard.
Aux Deux-Alpes, « entre l’entretien des pistes, le fonctionnement des remontées mécaniques,etc, on ne gagne pas d’argent grâce au VTT. Ce n’est d’ailleurs que la troisième activité pratiquée par nos estivants, derrière la randonnée pédestre et le ski. En revanche, cette offre VTT nous permet de conserver un bon niveau de fréquentation de la station. L’été représente environ 10% du chiffre d’affaires annuel des remontées mécaniques, mais 30 % de la fréquentation globale de la station », estime Gilles Vanheule. A Tignes, les efforts consentis pour améliorer l’offre VTT sont un peu mieux récompensés. Il faut dire aussi que la station savoyarde offre depuis 2010 l’accès à l’ensemble de son domaine VTT.
« Nous avions eu cette idée dès 2007, mais nous voulions d’abord améliorer notre offre VTT avant de proposer la gratuité. Celle-ci s’inscrit dans le cadre d’une politique plus globale, avec également la gratuité de la carte Sportignes (donnant accès à 26 activités sportives) en 2009 puis celle des remontées mécaniques pour les piétons en 2011.
Avant 2009, on perdait chaque année 2% de fréquentation estivale. Mais depuis six ans, nous avons vu la fréquentation globale de la station augmenter de 36 %, quand la moyenne française des stations d’altitude est de -10 %. Cela étant, les vététistes ne sont pas encore la clientèle phare de la station en volume. Ils sont simplement l’un des groupes importants, avec les clubs sportifs en stage – de tous niveaux – et les propriétaires qui viennent en famille », affirme Sébastien Mérignargues.
Bref, si le VTT représente aujourd’hui un produit d’appel intéressant, il s’inscrit davantage dans une logique de diversification des activités, que les stations ont entrepris afin de freiner l’érosion de leur fréquentation estivale, de plus en plus concurrencée par la mer, mais aussi par la campagne et par la ville.
En hiver, ces stations sont parfaites pour faire du ski...
Même si de plus en plus de personnes en France se rendent dans les stations en plein été, il ne faut pas oublier également la saison hivernale ! En effet, force est de constater qu'avec de nombreuses personnes qui souhaitent s'adonner aux joies du ski en hiver, mieux vaut s'y prendre à l'avance car les places coûtent parfois très cher, c'est le moins que l'on puisse dire...
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Crédits photo : Tristan Shu / Tignes
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