Du 12 au 24 mai, le festival Les Arts du Récit invite les Isérois à écouter des contes du monde entier avec plus de 80 rendez-vous familiaux. Henri Touati, directeur du festival, nous parle de l’intérêt de cet art séculaire pour les enfants.
Henri Touati, en quoi le conte est important pour un enfant ?
La question est en amont de cela. Qu’est ce qui est important pour les enfants ? Ce sont les expériences. C’est de se construire un espace où l’on vit des expériences qui nourrissent un bain de culture, qui permettent à chacun de pouvoir se confronter à son propre héritage et aussi à son environnement. Le conte est un objet transitionnel de la relation avec le monde, et son expérience sert à l’enfant à se positionner dans le monde tout en l’inscrivant dans une communauté du moment. Une personne disait « les contes c’est comme la soupe, ça nourrit et ça fait grandir. » Ceci dit, trois heures de jeux dans un parc ce peut être aussi important, comme une soirée seule avec son père à jouer à des jeux débiles, car cela ce fait dans une grande affectivité. Il y’a plein de choses importantes dans la vie d’un enfant. Les contes en font partie.
Le conteur amène-t-il autre chose que des histoires ?
Oui, le conteur transporte quelque-chose qui est lié à l’affect, à cette attitude d’être en lien avec le public. L’art du récit, c’est l’art de créer une relation avec des gens. La chose la plus importante, ce n’est pas le public, ce n’est pas l’histoire, ce n’est pas le conteur, c’est la conjonction des trois. Cela est vrai pour tous les publics.
Les contes pour enfants et pour adultes parlent souvent des mêmes thématiques universelles. Certains contes peuvent-ils êtes traumatisants pour les petits ?
À partir du moment où on dit il était une fois, il se crée une acceptation collective d’une entrée et d’une sortie dans l’imaginaire. Les enfants comprennent très vite qu’on engage un processus. Ainsi on peut expérimenter tous les traumatismes sans en avoir les conséquences. On peut avoir peur, avoir faim, avoir froid, être joyeux, être malheureux. Tous ces sentiments peuvent être acceptés car on sait qu’à un moment, on va en sortir. C’est un rapport d’acceptation à l’imaginaire.
Infos pratiques
Festival Les Arts du Récit, du 12 au 24 mai en Isère / Programmation intégrale sur
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