Cet été, comme plusieurs millions de vos compatriotes, vous irez à la plage. Vous nagerez un peu, bouquinerez un bon polar, choperez deux-trois coups de soleil. Sauf qu'à la différence de ces compatriotes, repensant à ce papier sur le sandball, vous regarderez vos raquettes en bois avec l'œil désabusé de l'époux/l'épouse se languissant d'un(e) amant(e).
Une fois n'est pas coutume, il nous faut débuter cette présentation par une mise en garde : ne confondez pas le sandball et le beach handball. Car si tous deux sont dérivés du même sport, ils accusent une divergence fondamentale en termes d'esprit et de reconnaissance. Le beach handball est en effet un sport de compétition reconnu par la Fédération Internationale de Handball tandis que le sandball, plutôt considéré comme un loisir et de fait doté de règles de jeu plus simples, est dans le seul giron de la Fédération Française de Handball.<
C'est simple, le sandball est une invention française. Elle remonte précisément à l'an de grâce 1995. Cette année, l'équipe de France de handball décroche en Islande son premier titre de championne du monde. Euphoriques et forts de discussion menées trois ans plus tôt avec leurs collègues, Éric Quintin et Laurent Munier, deux éminents Barjots (du surnom de la sélection), prolonge la fête en jouant sur la plage. Et ces messieurs de poser sans le savoir la première pierre d'un phénomène qui, chaque été, réunit dans le cadre de tournois plus ou moins décontractés plusieurs milliers de participants sur les côtes de l'Hexagone.
En pratique, le sandball se joue pieds nus, entre deux buts gonflables et en équipes de sept décomposées de la sorte : un gardien, trois joueurs dits «de champ» et trois suppléants sur la serviette de touche (les remplacements étant illimités). A partir de là, tout a été pensé pour favoriser le beau jeu et le fair play.
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Marquez en plein vol (i.e. réceptionnez la balle en suspension et tirez dans la foulée), et l'arbitre vous gratifie de deux points au lieu d'un. Faites de même après qu'un équipier vous ait lui-même passé la balle en plein vol, et ce sont trois points que vous empochez.
De quoi creuser plus significativement les écarts entre deux groupes rivaux ? Oui et non. Car un match de sandball a la particularité de se disputer en deux manches gagnantes dont la première est ponctuée par une remise à zéro des compteurs. Laquelle offre de fait une chance aux vaincus d'entrainer leurs bourreaux aux tirs au but.
Derniers points de règle importants : la repli défensif est prohibé, les joueurs devant en toutes circonstances faire montre de leur volonté de s'approprier la balle à coups d'intrépides interceptions de passes, tandis que les fautes n'entrainent jamais d'exclusions, seulement des attributions de points de pénalité.
D'où cette flatteuse et néanmoins légitime conclusion : amusant et physique, bon enfant et spectaculaire, sans danger (croyez-le ou non, plonger dans le sable est moins dangereux que de plonger sur le béton) et rythmé, le sandball est le loisir estival par excellence.
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Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que le sandball n'est pas tant l'apanage de structures spécialisées que celui de clubs de handball dont les licenciés ne rechignent pas à un peu de détente et d'ouverture au grand public. Pas pour rien, non plus, que c'est dans le cadre d'événements ponctuels que vous aurez le plus de chance de découvrir cette activité. Il s'en tiendra justement un les 2 et 3 juillets prochains au Lac des sapins, sous l'égide du Comité de Handball du Rhône. Au programme : un tournoi «sérieux» dont les vainqueurs auront la chance d'affronter des sommités du handball, un tournoi «familial» et de nombreuses animations pour découvrir le sandball dans la bonne humeur.
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