Petite devinette : savez-vous quelle est, après notre chère capitale des Gaules, la commune la plus étendue du Rhône ? Villefranche-sur-Saône ? Perdu. Villeurbanne, Saint-Priest, Givors ou quelque autre commune du Grand Lyon ? Ce serait trop simple. Brignais ? Corbas ? Belleville ? Non, non et non. Il s'agit de Saint-Martin-en-Haut, terminus de notre excursion journalière de février.
Qui eut cru qu'à une trentaine de kilomètres de Lyon, se trouvait une ville pouvant se prévaloir d'être à la fois la deuxième plus vaste du Rhône et l'une des plus agricoles de ce même département ? Et pourtant, avec ses 3870 hectares de ruralité et ses quelques 120 fermes alimentant les marchés environnants de fruits, légumes et laitages, Saint-Martin-en-Haut cumule les deux titres. Autant dire, et comme le laisse deviner le trajet par monts (du Lyonnais) et par vaux conduisant à son centre-ville, que ce ne sont pas les coins à flânerie qui font défaut. LES YEUX DANS LE GRANIT BLEU Premier réflexe : ne pas oublier mitaines et cache-cols. Culminant en moyenne à 750 mètres d'altitude, Saint-Martin-en-Haut est en cette saison coutumier des températures négatives. Second réflexe : passer, à peine le pied posé hors de votre véhicule, à la Maison du Pays. Non seulement pour y acquérir de quoi ne pas se perdre quand vous prendra l'envie de partir à la recherche des vestiges druidiques (roches, dolmens...) parsemant les forêts environnantes, mais aussi pour se mettre dans le bain. Au-delà des prospectus, le lieu héberge en effet des expositions faisant la part belle à des artistes locaux et, plus intéressant, aux traditions du canton de Saint-Symphorien-sur-Coise. Vous êtes parés ? Alors commençons en douceur, en allant jeter un œil à l'église de Saint-Martin, qui se dresse depuis la fin du XIXe siècle juste en face de l'Office de Tourisme. Remarquable par sa flèche tapissée d'ardoise, sa robe de granit bleu et ses dimensions dignes d'une petite cathédrale, elle abrite en outre des vitraux, sculptures, tableaux et mosaïques d'une grande qualité. De retour sur le parvis, faites un saut à la mairie pour en apprécier la façade et la stature (ses ailes ont abrité tour à tour des écoles, une médiathèque ou encore des appartements) et pour repérer l'emplacement du Paradiso, cinéma qui compense son peu de moyens (une salle) par un volontarisme à tout épreuve (sept films par semaine, un festival en mars). Ne reste plus qu'à attendre l'heure du déjeuner, par exemple en faisant des emplettes au marché se tenant les samedis matins sur la place de l'Église. Vous y attendent tout un tas de produits frais et, surtout, les trois spécialités locales : les fraises, le Margueton, un fromage de vache au lait cru, et le Patchi, chausson en pâte feuilletée ou briochée fourrée aux fruits ou à la crème. A LA CROISEE DES CHEMINS Le ventre plein d'une pizza de La Provençale ou d'un magret de canard aux poires et au miel des Quatre Saisons, vous avez l'embarras du choix. Vous pouvez par exemple suivre l'itinéraire que parcourait jadis le Tacot, le train à vapeur qui reliait Messimy à Saint-Symphorien-sur-Coise. De cette voie ferrée devenue voie verte, subsistent des murs de soubassement et ponts. L'arpenter est par ailleurs la garantie de passer à proximité du château de la Bâtie, imposante maison forte datant du Moyen Âge. Comptez six kilomètres à travers champs jusqu'à Larajasse, donc le double pour l'aller-retour. Et en vélo, c'est encore mieux. A part ça, on vous recommande chaudement le circuit du Moulin du pêcher, huit kilomètres un peu corsés qui vous emmèneront à la rencontre de trois authentiques moulins, d'un site druidique et d'un ruisseau ; le circuit de Rochefort, totalisant cinq kilomètres, un bourg médiéval aux ruines et ruelles de caractère et une ferme découverte accessible sur rendez-vous au hameau du Rey ; et le circuit du Bois de la Lienne, relativement physique, qui en treize kilomètres vous emmènera de repaires de maquisards en sous-bois enchanteurs. Les furieux s'intéresseront pour leur part au Grand tour de Saint-Martin et au circuit du Crêt de la Poipe, affichant respectivement trente-cinq et vingt-et-un kilomètres. Au menu, des bourgs plus-tranquille-tu-meurs et des vues sur le Pilat, les Alpes et la vallée du Rhône, de l'autre. Dans tous les cas, notez que la majorité est au départ de la place du Plon et balisés en blanc sur bleu. UN BEAU DETOUR Quitte à gagner le canton de Saint-Symphorien-sur-Coise, autant en profiter pour visiter son joyau : la commune de Saint-Symphorien-sur-Coise elle-même. Labellisée «Plus beau détour de France», cette cité considérée comme la capitale mondiale du saucisson sec (700 tonnes par an !) semble tout droit sortie d'un conte médiéval. Son église collégiale gothique, ses remparts, ses tours, ses maisons de tanneurs, tout y est remarquablement conservé. Ne pas y faire tour serait comme visiter Venise sans passer par la place Saint-Marc.
Infos pratiques
Itinéraire Au départ de Lyon, prendre l'A7 puis suivre l'A450 en direction de Brignais jusqu'à la sortie 7. Traverser Brignais puis Thurins par la D25. Vous arrivez à Saint-Martin-en-Haut au terme de 55 minutes de trajet. Renseignements Maison de Pays des Hauts du Lyonnais Place de l'église / 04 78 48 64 32 Ouverte du mardi au samedi de 9h à 12h et de 14h à 18h, le dimanche de 10h à 12h et de 15h à 18h Cinéma Paradiso Place de la Mairie / 04 78 48 55 09 Pizzéria La Provençale 7, Grande rue / 04 78 19 13 47 Restaurant Les Quatre Saisons 7, place de l'Église / 04 78 48 69 12 Ferme découverte Le Rey / 04 78 48 62 51 Dans les environs Les parcs animaliers de Courzieu et Saint-Martin-la-Plaine, Saint-Pierre-la-Palud et le Musée de la mine, Saint-Galmier et la source Badoit, Haute-Rivoire et le parc médiéval Salva Terra, Chazelles-sur-Lyon et le Musée du Chapeau, Riverie et son chemin de ronde...
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