Mettons-nous bien d'accord, nous n'allons pas vous parler de l'Ultimate Fighting Championship, institution américaine du combat libre, cette délicate discipline qui voit des costauds se castagner à l'intérieur d'un octogone grillagé. Non, l'ultimate dont il est question ici, c'est l'ultimate frisbee et ce n'est ni sanglant, ni sponsorisé par des marques de bières basses calories.
Le frisbee, ou discoplane pour les réfractaires aux marques déposées, est un disque de plastique d'une vingtaine de centimètres de diamètre qui une fois dans les airs et pour peu qu'on y imprime un mouvement de rotation au lancer, plane avec diligence et stabilité jusqu'à son destinataire. Là dessus, on ne vous apprend rien. La suite, par contre, s'éloigne nettement des échanges mollassons auxquels sont habitués la plupart des plagistes. C'EST L'HISTOIRE D'UN MEC Mais d'abord, projetons-nous aux États-Unis en 1869. Nous sommes dans le Connecticut et William Russel vient sans le savoir d'entrer dans l'histoire du loisir. Comment ? En créant la Frisbie Pie Company, une boulangerie industrielle dont les produits vont rapidement faire la joie des universités environnantes, Yale en tête : une fois leur contenu consommé, les moules à tarte de la Frisbie Pie Company volent littéralement dans les réfectoires. C'est précisément le souvenir de ces pagailles générales qui donnera l'idée à Fred Morrison, en 1948, de mettre au point un disque volant en plastique et de le baptiser frisbee, non sans avoir assuré ses arrières sur le plan juridique. La suite est le lot de tout sport en devenir : des règles sont inventées, des clubs formés, des fédérations constituées. L'ultimate quant à lui, ne verra le jour qu'en 1967 à la Columbia High School de Mapplewood, dans le New-Jersey, et mettra dix ans à traverser l'Atlantique. OK, MAIS C'EST QUOI L'ULTIMATE ? C'est très simple. L'ultimate est un sport collectif utilisant un frisbee à la place du sempiternel ballon, et dont les règles ont été conçues dans l'idée de renouer avec la droiture et la sociabilité des jeux olympiques antiques (où, pour rappel, le lancer de disques de pierre ou de bronze était une épreuve de force). La manifestation la plus criante de cet état d'esprit est le recours à l'auto-arbitrage. Ce sont en effet les joueurs eux-mêmes qui assument la responsabilité d'une faute, les contacts physiques étant strictement prohibés, ou d'une sortie du terrain de jeu. Le reste a beaucoup à voir avec le rugby : une équipe attaque, l'autre défend et les rôles s'inversent si le disque est intercepté, touche le sol ou si un point est marqué. Pour ce faire, un joueur doit réceptionner le projectile en se trouvant dans la zone d'en but adverse. C'est là que les choses deviennent spectaculaires, la progression reposant uniquement sur des passes, lesquelles doivent en outre être effectuées dans un intervalle de dix secondes maximum. Autant dire que les plongeons, lancers réflexes et courses aux coude à coude ne manquent pas. Preuve que l'ultimate ne cultive pas seulement l'adresse et le respect, mais qu'il en appelle également à la détente, au sens de l'observation, à celui de l'initiative, à l'endurance, à la réflexion tactique et pour finir à la conscience spatio-corporelle de ses pratiquants, une entorse à la cheville ou une luxation de l'épaule étant vite arrivées en cas de mouvements mal maitrisés. Difficile de trouver plus complet. OU PRATIQUER A LYON Ce qu'il y a de bien avec l'ultimate, c'est qu'il s'adapte à tous les terrains et à tous les publics. On peut y jouer entre hommes, entre femmes ou en composant des équipes mixtes, dans l'herbe, sur le sable ou en intérieur en adaptant légèrement les règles dans les deux derniers cas. Pour un cadre en peu plus structuré en revanche, comme toujours avec les disciplines encore relativement confidentielles (1500 licenciés pour une soixantaine de clubs), les choix sont limités mais engageants. A Lyon, c'est ainsi auprès des Moustix qu'il faudra vous faire connaitre. Extrêmement dynamique, l'association s'adresse autant aux compétiteurs en devenir qu'aux joueurs plus dilettantes grâce à un tiercé de créneaux d'entrainement hebdomadaires (principalement à Gerland), et a toute l'année à cœur de promouvoir l'ultimate, notamment via l'organisation d'un tournoi événementiel automnal, le One Two Stix, dont on vous reparlera le mois prochain.Infos pratiques
Moustix – Lyon Ultimate Club A Lyon 7 / 06 82 44 61 36
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