Pont-Aven, Pont-Aven, Pont-Aven ! Question lieu de villégiature prisé des peintres, il n'y en a que pour ce bout de Finistère. A croire que personne n'a entendu parler de Morestel, bourgade isèroise dont le dénommé François-Auguste Ravier croqua les appas de nombreuses années durant. Mettons fin à cette injustice.
Bien qu'elle lui dispute le titre de « Cité des peintres », Morestel ne jouit en aucun cas du prestige de Pont-Aven, les travaux de Paul Gauguin et de ses compagnons ayant eu nettement plus d'impact que ceux de François-Auguste Ravier et des paysagistes ayant bénéficié de l'enseignement de celui-ci. Il n'empêche, Morestel est, à l'image de Carla-Bayle en Ariège, un authentique lieu d'inspiration artistique. <> Et cela crève les yeux. D'abord parce que l'endroit est constellé de galeries et lieux d'expositions comme d'autres le sont de magasins de vêtements et d'agences bancaires. Mais aussi, et surtout, car Morestel est purement et simplement un petit bijou, un modèle en matière de mise en valeur d'une architecture rescapée de temps immémoriaux. Ceci, la ville le doit en grande partie au volontarisme local en matière d'aménagement floral. Accessibles au gré d'une flânerie, en petit train touristique ou par le biais d'une balade guidée (courtoisie de l'Office de Tourisme), la place du Champ de Mars, celle du 8 mai 1945 et le Jardin Alpin sont autant de preuves irréfutables du bienfondé des quatre fleurs glanées par la municipalité au concours des« Villes et villages fleuris ». D'une manière générale, repérer un recoin exempt d'apparats de pétales et de pistils semble encore plus difficile que de dénicher une aiguille dans une botte de foin : autour d'une fontaine, aux fenêtres de la quasi-totalité des habitations, accrochées aux poutres d'une halle, au milieu du moindre coin de pelouse, le long de murets de pierre, ils sont partout et leur diversité de formes et couleurs vaut toutes les publicités Benetton du monde. <> Reste qu'on ne devient pas la capitale de la joliment nommée Communauté de communes du Pays des couleurs sur la foi de quelques bouquets. La principale richesse de Morestel est bien entendu patrimoniale, et un circuit jalonné de textes et schémas permet d'en prendre la mesure en une vingtaine de haltes et à peu près une heure de marche. On remarquera en premier lieu l’église Saint-Symphorien, dont la lanterne gothique et la tourelle à poivrière surmontent d'imposants remparts médiévaux. Toute aussi impressionnante, si ce n'est plus, est la tour du XIe siècle érigée non loin de là, en haut du promontoire rocheux autour duquel s'est déployée la commune. Si vous possédez une épée, c'est le moment de la sortir de son fourreau et de prendre votre plus belle pose de preux chevalier. Sinon, contentez-vous de ne pas manquer la table d'orientation plantée à son sommet et le panorama grandiose (toitures typiques du Dauphiné, doux reliefs de jade du Bugey) qu'elle explicite. Au-delà de ces deux monuments, l'ensemble de la vieille ville est source de dépaysement temporel. Longer les façades obliques de Morestel, rôder dans ses ruelles serpentines, toiser l'horizon (de préférence au soleil couchant) au pied de l'auguste Maison Ravier... Nombreuses sont les façons de palper l'atmosphère si particulière qu'il devait régner là il y a de cela plusieurs siècles. Toutes ont en commun d'être plus authentiques que ne le seront jamais les reconstitutions en grandes pompes dont les étés sont féconds. <> Une fois capable de dessiner un plan de Morestel de tête, les activités ne manquent pas. Outre la possibilité de se faire des toiles évoquée deux paragraphes plus haut, sachez que le Clos Claret (parc arboré équipé de jeux pour enfants et d'un skate park) et la piscine municipale vous sont grands ouverts. C'est toutefois dans les proches environs que vous attendent le plus de surprises. L'élevage d'Autruche du Père Louis, par exemple, que vous pourrez visiter à Vézeronce-Curtin. A moins que vous ne préféreriez goûter les fameuses pommes du Bouchage ? Toujours dans le registre culinaire, un détour à Bouvesse-Quirieu s'impose, et plus particulièrement au Moulin d'Arche, réputé pour son pain biologique. Quant à la miellerie Les Ruchers du Bon Val, elle se situe à Annoisin Chatelans et ses propriétaires, entre deux dégustations de sucreries, vous y présenteront tous les aspects du métier d'apiculteur. Lorsque vous en aurez fini de toutes ces découvertes (et de toutes celles dont nous n'avons pas la place de vous parler), il ne vous restera plus qu'à vous saisir d'un pinceau et d'une palette et, vous aussi, tenter de capter la luminosité si particulière dans laquelle baigne Morestel.
Infos pratiques
Itinéraire Au départ de Lyon, gagner l'A43 en direction de Grenoble. Passer à proximité de Bron puis La Verpillière et prendre la sortie 7. Se référer ensuite aux panneaux indiquant Morestel, à travers Bourgoin-Jallieu, Saint-Savin et enfin Sablonnières. Renseignements Office de Tourisme de Morestel et sa région 100 place des Halles / 04 74 80 19 59 Du mardi au samedi de 9h à 12h et de 14h30 à 18h30 Dimanche, lundi et jours fériés de 9h à 12h Dans les environs Glandieu et sa cascade, Crémieu et ses fortifications, Aoste et ses vestiges romains, Bourgoin-Jallieu et la fontaine de la place de la Pourcherie, Belley et la forêt de Rothonne, Saint-Chef et son abbaye, Les Avenières et le parc Walibi Rhône-Alpes, les Grottes de la Balme...
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