Le 11 juin prochain, tous les regards se tourneront vers l'Afrique du Sud pour le lancement de la dix-neuvième coupe du monde de football. Mais nous n'allons pas vous en parler dans ces colonnes. Nous ne parlerons pas non plus de rugby, discipline où le pays de Nelson Mandela s'est à maintes reprises illustré à l'internationale. Nous allons plutôt vous parler de de balles en liège enveloppées de cuir et de battes plates. De cricket en somme.
Le cricket, le sport et non pas l'insecte ravageur d'innocents arbres fruitiers, est un sport collectif très répandu dans le Commonwealth (donc en Afrique du Sud), ce réseau de protectorats et anciennes colonies du Royaume-Uni dont la particularité est de ressembler à un empire sans en être un. Rien d'étonnant à cela, puisque c'est en Angleterre que c'est développé cet humble et rustique cousin du baseball. OF BALLS AND MEN C'est en tout cas ce que laissent entendre les premières mentions du cricket, ses origines réelles demeurant nimbées de mystère. Tantôt jeu d'enfant apparu au sud du pays, tantôt passe-temps de berger originaire de Flandre, on le croise véritablement pour la première fois en 1597 dans le témoignage d'un médecin légiste britannique lors d'un procès. C'est ensuite au XVIIe et au XVIIIe siècle qu'il se diffusera jusqu'à devenir, en partie grâce à l'essor des paris, le sport national. Comment ce que d'aucuns considèrent comme un sommet de ringardise et d'ennui a-t-il pu se structurer jusqu'à fédérer une centaine de pays sous la bannière de l'International Cricket Council ? Sans doute par le fait qu'il en appelle autant à des qualités psychologiques (concentration, fairplay) qu'à des qualités physiques (réflexes, puissance, sens de l'observation, précision). Probablement, aussi, parce que le cricket a trouvé, via ses règles à la fois denses et d'une grande simplicité, le moyen de s'imposer à tous les publics, des gamins de quartier désireux de se défouler un coup aux gentlemen à cheval sur la courtoisie. De s'imposer comme une activité praticable de manière très officielle (à deux équipes de onze joueurs sur un terrain ovale) ou en petit groupe sur un coin d'herbe. TROP D'LA BALLE Chaque manche se déroule comme suit. L'équipe A envoie deux batteurs (les batsmen, qui pour votre gouverne ne roulent pas en Batsmobile), lesquels se placent aux extrémités de la partie centrale du terrain, le pitch, chacun devant une structure en bois nommée wicket. Leur objectif : marquer des runs, en frappant les balles que l'équipe B va leur envoyer. L'équipe B, justement, compte pour sa part sur une dizaine de lanceurs (les bowlers), chargée d'éliminer les batteurs de l'autre camp. Comment s'y prend-elle ? Le moyen le plus simple est d'atteindre le wicket avec la balle (généralement après un rebond), à condition que le batteur rate son coup. Mais il existe bien d'autres façons de procéder, une dizaine en tout, la plus spectaculaire consistant à attraper au vol en un plongeon la balle préalablement frappée par le batteur. Que font les dits batteurs pendant ce temps ? Ils courent. Plus exactement, ils circulent entre leurs positions respectives, chaque échange ainsi réalisé valant un run. Bien sûr, eux aussi ont d'autres moyens de faire grimper le score. Si la balle est propulsée en dehors de l'aire de jeu, par exemple, ce sont six runs qui tombent. Comme on le voit, le cricket partage nombre de similitudes avec le baseball. Plus qu'au niveau des règles, c'est en termes d'esthétique et d'ambiance que le cricket se distingue :des parties pouvant durer jusqu'à cinq jours, des clubs locaux pensés comme des centres d'apprentissage plutôt que comme des businesses, des joueurs qui signalent d'eux-mêmes des erreurs d'arbitrage en leur faveur... Moins clinquant, moins belliqueux, plus posé, le cricket, bien que devenu de plus en plus intense et compétitif avec le temps, peut encore de nos jours être résumé par cette phrase, employée en Australie pour désigner un acte manquant cruellement de classe et d'honnêteté : « it's just not cricket ». OU PRATIQUE A LYON Grosso modo, n'importe où. Avec le matériel et les partenaires de jeu adéquats, le cricket peut en effet être pratiqué dans des parcs, sur la plage, voire dans la rue, environnement qu'on vous déconseillera toutefois pour d'évidentes raisons de sécurités. Si vous recherchez un cadre un peu plus formel, il vous faudra vous en remettre au Rhône Cricket Club, seul et unique club de la région. Avec un peu de bonne volonté, vous pouvez également vous adressez à l'Akadémie Bourgogne Cricket à Charnay-lès-Mâçons (50 min de Lyon, acceptable) ou à Chalon-sur-Saône (1h15 de Lyon, plus problématique). Dans tous les cas, et comme dans la plupart des sports jouissant d'une certaine confidentialité, attendez-vous à une ambiance des plus cordiales.Infos pratiques
Rhône Cricket Club à Vénissieux / 06 79 41 92 58 Akadémie Bourgogne Cricket à Charnay-lès-Mâçons (50 min de Lyon) Akadémie Bourgogne Cricket à Chalon-sur-Saône (1h15 de Lyon) / 06 14 46 58 08
Laisser un commentaire