EXPO / Lugdunum se prépare à accueillir ce rendez-vous exceptionnel. Selon les spécialistes de la question, cela faisait une trentaine d’années qu’on n’avait pas mis sur pied une exposition consacrée aux jeux antiques d’une telle envergure. Véronique Dasen, professeur d’archéologie classique à l’université de Fribourg et commissaire de Ludique détaille les spécificités de ce rendez-vous qui devrait séduire curieux et passionnés.
Qu’est-ce que va être cette exposition ?
Ludique est une exposition consacrée à la culture du jeu dans l’Antiquité grecque et romaine, sur une période de plus d’un millénaire, entre 700 avant J.-C. et 500 après.
Qui jouait dans l’Antiquité ?
Absolument tout le monde : enfants, adultes, hommes, femmes et même les esclaves. C’est un élément central dans la vie des gens. Même les dieux jouaient, selon la mythologie ! Après, on joue à des jeux différents selon l’âge, le sexe ou le statut social. Le parcours thématique de l’exposition met notamment en scène les différentes facettes du rôle social, religieux, identitaire et politique du jeu dans le cycle de l’existence, de la petite enfance à l’âge adulte, des hochets aux jeux d’argent, sans négliger la fonction du jeu et des jouets comme marqueurs de passage d’âge et comme instruments de divination.
À quoi jouait-on ?
Le hochet procure au nouveau-né une distraction qui lui inculque en même temps le sens du rythme et de la musique et contribue à structurer son esprit, comme l’explique Aristote. Les plus jeunes, filles et garçons, jouent ensemble ou séparément à toutes sortes de jeux d’adresse et de compétition, de balles, toupie, osselets. Cependant, certains jeux ne sont pratiqués que par les garçons, comme le cerceau, dans le gymnase, en même temps que d’autres jeux athlétiques.
Y avait-il des jeux d’argent ?
En effet ! Les Grecs et les Romains jouaient de l’argent aux dés, mais cela était assez mal vu car cela dégénérait souvent en disputes ou bagarres. D’ailleurs, à Rome, entre le II e et le I er siècle avant J.-C., la République avait interdit ces jeux pour éviter le désordre dans la Cité.
Que permettaient les jeux ?
De nombreuses vertus leur sont déjà reconnues. Le jeu délasse, il ressource. Les jeux mimétiques initient l’enfant à ses occupations futures, voire révèlent ses aptitudes. Les jeux de plateau apprennent les règles de la vie en société, ils constituent un des moyens de construire une communauté unie.
Avons-nous hérité de jeux de l’Antiquité ?
On peut le dire en effet. Notre jeu de dames est un héritier du jeu de capture romain, qu’on appelait le jeu des latroncules. On peut également parler du backgammon qui pourrait descendre du jeu d’alea romain. Pourra-t-on jouer en marge de l’exposition ? Bien sûr ! L’exposition est interactive. Il y aura, par exemple, des jeux sur écrans tactiles, des jeux de plateau à tester et Ludix, un jeu de dés géant qui permet d’enseigner le système numérique romain de façon amusante.
Infos pratiques
> A Lugdunum (Lyon 5e) / Tarifs : de 4,50 à 7 € / https://lugdunum.grandlyon.com
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