INTERVIEW / On l’appelle Bierissima. Élisabeth Pierre est l’une des plus grandes zythologues (sommelière de la bière) françaises. Aux avant-postes des tendances, elle décrypte les saveurs à la mode aujourd’hui et donne son avis sur ce qui pourrait faire frétiller les papilles des consommateurs dans les mois à venir.
Quel est le type de bière qui marche en ce moment ?
Il n’y a pas qu’un type; évidemment. Mais on peut clairement dire que les India Pale Ale (IPA) se sont bien installées dans le paysage. On estime à environ 1500 le nombre de brasseurs en France et je dirais que près de 90% d’entre eux font ou ont fait au moins une IPA. Cette bière fonctionne tellement que les brasseurs industriels s’y sont mis mais aussi que, pour se démarquer, les indépendants brassent des sous-catégories d’IPA comme les New England IPA, Brutes IPA ou Black IPA.
Quels sont les styles qui émergent cette année ?
Depuis peu, on voit arriver une vague d’Amérique du Nord centrée sur les bières acides. Leurs particularités : des saveurs très fruitées, grâce à des houblons aromatiques, et légères en alcool. Elles sont très rafraîchissantes pour les consommateurs. Même si elle vient d’Amérique du Nord, cette tendance des bières acides trouve aussi ses origines dans les traditions allemandes.
Le vieillissement devient aussi un enjeu, non ?
C’est exact et c’est assez nouveau. Encore une tendance venue d’Amérique du Nord, où les brasseurs cherchent à donner du relief à leurs bières en apportant des arômes influencés par l’essence des bois et ce que la barrique a contenu auparavant. Le vieillissement peut aller de six mois à trois ans. La France et sa grande tradition viticole ont une carte à jouer là-dessus. Les brasseurs cherchent à donner une identité française, voire régionale, à leurs productions grâce aux typicités des terroirs. Dans la vallée du Rhône, évidemment, il y a de quoi faire.
Crédits photo : Benjamin Biazus
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