Si le Grenoble street art festival a commencé à Championnet, il a désormais essaimé dans toute la ville et même dans l’agglomération. Ainsi, en partant de Fontaine puis en rejoignant le cœur du festival à Grenoble, l’on vous livre un regard (subjectif) de la dernière mouture du rendez-vous d’art urbain.
À 13 h, la chaleur est accablante sur le coin de parking, près de la place Louis Maisonnat. Face à nous, l’œuvre de Sainer, peintre polonais qui s’amuse autant sur des murs de plusieurs mètres comme celui-ci, que sur des toiles. Intitulée « Nemanja » (peut-être le prénom du sujet), l’œuvre fait ressortir des traits de pinceaux pour une création surréelle, où le personnage principal apparaît sous une lumière de midi formant ces grandes poches noires sur les yeux. Devant l’œuvre, l’on se prend à imaginer Nemanja assommé par le même soleil d’été que nous.
Sur la route de Grenoble
Partant du parking, l’on remonte la ligne du tram A en direction du pont du Drac. L’on ne peut éviter l’œuvre datant de 2017 (« The Wire », de l’artiste Seth) qui habille à merveille les deux murs aveugles tout près de la station de tram les Fontainades.
Puis l’on atteint le pont aux larges arcades bleu couvert depuis des années par des dizaines de messages écrits ou collés. En traversant l’édifice, les propositions diversement intéressantes se multiplient (de gentilles menaces et moult documents politiques). Et puis Cobie apparaît. L’artiste grenoblois s’est fait connaître par des collages d’affiches à l’humour noir — l’affiche « Mort au panda » ou « Oui à la guerre » — a envahi la ville et a été accueilli au festival, lors d’une exposition en 2017.
De Saint-Bruno…
En se rendant ensuite dans la rue Marx Dormoy, en direction de Saint-Bruno l’on tombe sur un mur donnant sur le parc Marliave. Là, une œuvre d’Asaz One apparaît : « Mirage », peinte en 2018, intègre un visage d’enfant dans la typographie. Le choix du lieu de peinture est audacieux : la rue est connue pour être calme et donc régulièrement peinte. À l’œuvre s’est donc ajoutée en rose « street arts de droite ! » L’oeuvre du colombien Cart1 (peinte en 2017) au 2, rue Mozart, juste a côté, à elle aussi eu a se confronter à d’autres peintres aux envies artistiques différentes. Son oeuvre « Jaba » représentant un moine sous un arbre s’est vu affublé par d’autres écrits. Une bonne manière de rappeler que l’art dans la rue reste éphémère.
… à Championnet
Puis en continuant sur le cours Berriat, et en bifurquant sur la rue des Bains, l’on découvre un mur atypique où se déploie la collaboration de deux artistes montpelliérains : Momies et Maye. Le premier s’éclate avec des lettrages illisibles, mais animés d’une vie propre quand les personnages filiformes de Maye se désarticulent. Ainsi, des liens semblent retenir l’homme tatoué cherchant son salut dans la colombe qui lui échappe.
Enfin, la visite s’achève chemin Jésus, avec « Super strike ». L’œuvre laissant imaginer une boule de bowling atteindre son but (ou une reproduction du jeu Dokkan Battle avec les personnages de Dragon Ball) a été réalisée par le japonais Suiko. Installé à Hiroshima, l’artiste ayant travaillé pour de grandes firmes (Coca-Cola, Walt Disney, Adidas), il continue de faire le tour du monde en livrant à Grenoble une œuvre abstraite où les couleurs sont franches.
Vous voilà sur la place Championnet. De là, qu’importe la direction emprunté, vous tomberez nécessairement sur des oeuvres sur les murs. Ne vous reste plus qu’a déambuler.
VIDÉO
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