Les archéologues raffolent du lac de Paladru qui a conservé les vestiges de cités médiévales primitives, notamment sur le site archéologique de Colletière. Les chevaliers paysans, comme ils ont été désignés, disposaient de plusieurs villages, dont un était dénommé Ars. Il ne subsiste aucune trace, si ce n’est dans quelques écrits. Ainsi, l’Abbé Millon explique en 1177 qu’il est interdit de reconstruire la chapelle incendiée. On ne sait ni où se trouvait le village ni quand il a été brûlé. Les folkloristes (qui gens qui aiment à recenser les légendes) ont un avis plus tranché sur la question. Revenons mille ans en arrière. Différentes cités s’épanouissent autour du lac bleu. Leur technologie est très avancée pour l’époque puisque les habitants façonnent armes et outils en métal. Durant les foins, un soir d’été, un vieillard entre dans le village d’Ars. Quémandant auprès de ces riches artisans quelques piécettes, il s’entend répondre : « Passe ton chemin ». Par un manque élémentaire de charité, les orgueilleux villageois sont punis dans la minute : la cloche se met à pleurer, et la terre à trembler. La ville est engloutie en quelques secondes, dans un voyage direct aux enfers. Cette légende a depuis été décortiquée par des recherches un peu plus sérieuses. Ce serait Frédéric Barberousse, roi des Romains en 1152, qui aurait maté les villageois se rebellant face au pape. Un massacre plus humain, en somme.
Crédits photo : Tristan Villard
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