D’emblée dégageons le terme de “mage”. Bien qu’employé par beaucoup de Lyonnais, ce terme est considéré comme péjoratif par les membres du fan club de ce fameux personnage. Plus qu’une légende, le fameux Philippe est une star mystique.
Né au milieu du XIXe en Savoie, Nizier Anthelme Philippe serait “un être très élevé” comme le révéla à sa mère le curé d’Ars alors qu’elle était enceinte de lui. Le jour de sa naissance, un jour d’orage évidemment, des phénomènes météorologiques inattendus se serait produits puis reproduits à son baptême. Étonnant !
Sa légende raconte même que, plus jeune, lorsqu’il gardait les vaches, il traçait des cercles autour des bêtes pour éviter qu’elles ne s’échappent.
À 14 ans, malgré ses dons, le gamin débarqua à Lyon pour devenir garçon boucher. Malheureusement, au détour d’un équarrissage il se coupa un doigt. Suite à cela, il se réorienta vers la médecine.
Après un passage par l’institut Sainte-Barbe, il intégra même la prestigieuse et reconnue faculté de médecine de Lyon. On raconte qu’avec ses pouvoirs, il guérissait les patients et pouvait même leur éviter des amputations (pratique courante à l’époque).
Les médecins voyant ces traitements d’un mauvais œil l’expulsèrent en le qualifiant de charlatan. Loin d’abandonner, le jeune homme ouvrit un cabinet après avoir épousé une riche patiente. Dans le 5e puis le 6e arrondissement, il soignait et écoutait ses patients.
Son extraordinaire pouvoir fit sa notoriété jusqu’en Russie. Il fut notamment invité à plusieurs reprises par le tsar Nicolas II. L’histoire raconte qu’il avait l’oreille de l’Empereur à tel point que son influence notamment politique lui a été reprochée par les proches du tsar.
Il fut alors invité à rentrer en France après avoir été nommé médecin militaire par Nicolas II en signe de reconnaissance. Son successeur à la cour fut un certain Raspoutine.
Aujourd’hui, la tombe du Maître est située dans le cimetière de Loyasse (Lyon 5e) et reste l’une des plus fleuries. Chaque année, le jour des Rameaux, une foule immense se masse près de sa sépulture pour lui rendre hommage comme il l’avait souhaité à sa mort.
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