Place d'armes / La place de Verdun dessinée au XIXe siècle s’est d’abord appelée place d’Armes jusqu’à la Troisième République où elle deviendra place de la Constitution. À la fin de la première guerre mondiale, elle est renommée place de Verdun, en commémoration aux victimes de la bataille de Verdun. Témoin des tournants de l’histoire et de l’innovation technologique, elle est restée intacte, à l’écart du commerce et au carrefour de nombreuses rues.
Une place de représentation
Dans les années 1840, une nouvelle place à Grenoble est créée à l’emplacement d’un ancien bastion des fortifications de Lesdiguières. Située au centre de la nouvelle ville qui commence à s’étendre au-delà des anciens remparts, elle a été dessinée pour représenter le pouvoir du second empire et doit être prestigieuse.
Contrairement à la place Vaucanson, petite place marchande proche de là, on n’y verra aucun commerce mais de beaux bâtiments qui abriteront les instances militaires, administratives et culturelles du pouvoir. En 1862, l’hôtel de la division militaire est construit (actuel hôtel des troupes de montagne).
La préfecture est terminée en 1867 ; sur sa façade, on peut voir les bustes de nombreuses personnalités dont Bayard, Lesdiguières ou encore Vaucanson. Puis le musée bibliothèque en 1872 et le palais de l’université (actuel IUT) en 1879.
En 1885, un banquier fait bâtir un hôtel particulier où se trouve l’actuel tribunal administratif. Tous les bâtiments sont construits dans une harmonie architecturale. La place d’Armes (son premier nom) est d’abord couverte de terre battue piétinée par les manœuvres militaires.
-
Le Palais de l'Université, actuel IUT
Napoléon déplacé
La statue de Napoléon sur son cheval, actuellement sur la prairie de Laffrey à côté de Vizille, était à l’origine une commande pour la place d’Armes (place de Verdun). Réalisée par Emmanuel Frémiet, elle a été inaugurée sur la place en 1868 puis démontée en 1870, sous la Troisième République. Plus tard, beaucoup d’arbres seront plantés et on installera la statue Le Torrent d’Urbain Basset qui sera déplacée au jardin de Ville où elle est toujours. C’est finalement l’actuel bassin qui remplacera arbres et statues.
Une expérience extraordinaire
La fin du XIXe siècle est une période importante pour l’essor de Grenoble. Les industries et les nouvelles technologies se développent. En 1882, Edouard Rey, maire de Grenoble, s’intéresse à l’éclairage public.
Il organise une expérience sur la place de Verdun avec Aristides Bergès, alors conseiller municipal mais aussi industriel papetier et ingénieur hydraulicien (à l’origine de la formule « houille blanche »). Le 14 juillet 1882, vingt lampes à incandescence prêtées par Aristide Bergès illuminent la place. Une machine à vapeur fait tourner une dynamo qui produit l’électricité.
C’est à la lumière électrique que se fait le bal du 14 juillet cette année-là. Une baraque a été montée sur la place pour faire des démonstrations.
La découverte de la houille blanche contribue à développer à Grenoble le lien entre industrie, recherche et université. Sur la place de Verdun, le palais de l’université accueille 340 étudiants. En 1893, Paul Janet, maitre de conférences, y fait un cours d’électricité industrielle à la faculté des sciences.
Ce cours a un tel succès qu’il est intégré dans le cursus. En 1898, l’institut d’électrotechnique est créé et rattaché à la faculté. Il deviendra plus tard l'école nationale supérieure d'ingénieurs électriciens.
Avec la création de l’école de papeterie, le développement de l'hydraulique, de la mécanique, puis de l'électrochimie et l'électrométallurgie, les formations vont se rassembler finalement au sein de l'Institut polytechnique de Grenoble (IPG) puis de l’INPG que nous connaissons aujourd’hui.
Infos pratiques
Pratique
Visites guidées de l’office du tourisme :
◦ L’Hôtel de la Préfecture de l'Isère, mercredis 23 mars et 25 mai à 14h30.
◦ Balade à vélo "Grenoble de Place en Place" Mercredi 27 avril à 15h.
◦ Deux siècles d'innovation à Grenoble (dans le cadre des mercredis de l'innovation). Mercredis 9 mars et 11 mai à 14h30.
◦ À Vizille, exposition temporaire jusqu’au 26 mars consacrée au bronze équestre de Napoléon Ier réalisé par Emmanuel Frémiet pour la place d'Armes de Grenoble.
Remerciement à Stéphanie Julien et Vincent de Taillandier de l’Office du Tourisme de Grenoble.
www.grenoble-tourisme.com
Laisser un commentaire