Chercher et explorer des constructions humaines laissées à l’abandon est une pratique qui porte un nom : l’urbex. Généralement illégales, ces visites clandestines se font cependant en respectant des règles érigées par la communauté d’explorateurs, souvent des photographes. Le Grenoblois Gweno est de ceux-ci. Il nous dévoile cette pratique.
Quels types de bâtiments visitez-vous ?
Tous ! Ce peut être des sites industriels, des habitations, des hôpitaux, des forts, des centres commerciaux, des châteaux, des églises… Tout ce qui est abandonné.
Comment les trouvez-vous ?
Grâce à internet, sur des coupures de presse, de vieilles cartes postales, avec Google Earth. Cette recherche fait aussi partie du plaisir de l’urbex. Sinon les adresses tournent entre personnes qui se connaissent. Mais aucune n’est donnée sur les forums. Et quand on publie des photos, on laisse le moins d’indice possible. On évite de publier des vues extérieures des bâtiments pour qu’ils soient identifiés et trouvés.
Pourquoi cette culture du secret ?
Pour éviter que n’importe qui visite les lieux. Entre nous, on sait qu’on respecte les principes d’exploration. Mais d’autres personnes pourraient pénétrer les bâtiments pour de mauvaises raisons : voler, saccager ou tagguer.
Quelles sont ces principes d’exploration ?
Il y a une phrase qui tourne dans le milieu : ne rien prendre à part des photos, ne pas laisser de traces de son passage. On ne pas rentre par effraction, c’est mal vu dans le milieu. Si le bâtiment est fermé, qu’il n’y a pas d’issue, on ne pénètre pas.
Que recherchez-vous dans cette pratique ?
Être émerveillé par ce patrimoine oublié, la beauté des lieux abandonnés. Il y a une ambiance très particulière. Chaque lieu a son âme. Une fois à l’intérieur je reste plusieurs heures et je m’imprègne de l’atmosphère. Je n’y vais pas que pour faire une photo souvenir.
Est-ce une pratique dangereuse ? Avez-vous déjà fait de mauvaises rencontres ?
Quand un site est squatté, je ne rentre pas. Quand j’entends des bruits, de la vie, je me cache et j’attends de voir ce qu’il se passe. Souvent ce sont d’autres photographes. Le danger vient surtout des bâtiments eux-mêmes : un plancher pourri, une passerelle rouillée. Quand un site est dangereux, je ne rentre pas seul, je reviens accompagné.
Avez-vous déjà eu des problèmes ?
Je me suis déjà fait attraper par des vigies et la police. Je n’ai jamais essayé de fuir. Au contraire. Quand on va à leur rencontre, qu’on leur explique ce que l’on fait et qu’on leur montre nos photos, il n’y a aucune complication. Il y en a même un qui m’a laissé finir ma séance photo !
Crédits photo : GwenoInfos pratiques
Sur Facebook : escapadephotographique
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