D’anciens édifices religieux qui jouxtent des façades aux couleurs méditerranéennes et côtoient des immeubles des années 60 et 80. Des ruelles moyenâgeuses qui débouchent sur de récents potagers participatifs. Délimité par le Musée de l’Ancien Evêché, la rue du Vieux-Temple, la Cité administrative de l’Alma et le Couvent Sainte-Cécile (siège des éditions Glénat) à son extrémité sud, le quartier Très-Cloîtres (par son architecture et ses habitants) est l’un des plus complexes et riches de Grenoble.
« Au-delà du Cloître »
Un premier faubourg embryonnaire s’édifie dès le Moyen-âge, au-delà de la cathédrale Notre Dame et de son cloître, avec pour nom originel « trans clostrum ». Il marque le départ d’une des routes menant à Vizille. C’est alors clairement un lieu d’accueil et de passage hors les murs. Les remparts du XVIe siècle (qui couraient jusqu’à l’actuelle rue de l’Alma) redéfinissent la zone.
Le « quartier » se développe dès lors autour de l’axe principal qu’est la rue Très-cloître, avec de part et d’autre, des ruelles étroites et courbes. Leurs noms empruntent aux métiers pratiqués (rue des Beaux-Tailleurs, rue du Fer-à-Cheval, etc.) ou aux congrégations qui s’y établissent au fil des ans (rue du Vieux-Temple, rue des Minimes, rue Sainte-Ursule…).
Aujourd’hui, les anciens lieux consacrés encore existants abritent principalement des équipements culturels, dont la salle Olivier Messiaen (chapelle du couvent des Minimes fondé au XVIIe siècle) et le théâtre Sainte-Marie d’En-Bas (chapelle des Visitandines, 1784-86) qui est classé monument historique depuis 1988, notamment grâce à une façade style Louis XVI ornée de colonnes doriques jumelées et d’une gloire avec le Sacré-Cœur.
En face du théâtre justement, c’est un visage très différent qui apparait. La place Edmond Arnaud, de conception clairement contemporaine, s’ouvre sur un bâti d’immeubles modernes - construits lors des vagues d’immigrations successives italienne et algérienne - qui rejoignent la rue Sainte-Ursule.
En repartant ensuite vers la droite, en direction de la rue du Commandant l’Herminier, on aperçoit l’ancienne poudrière Vauban (1698-1700) accolée à la cité administrative de l’Alma. Rappel du passé militaire et défensif de Grenoble jusqu’au rattachement de la Savoie à la France en 1860.
Au-delà de l’Histoire
En plus de son héritage patrimonial et architectural, le quartier Très-Cloîtres se définit aussi par son dynamisme, son tissu humain et créatif. Plasticiens, bureaux d’architectes, artisans, galeristes, associations culturelles et solidaires donnent une identité cosmopolite et artistique au lieu.
La récente Association Mosaïque des Acteurs du Quartier (AMAQ) témoigne de cette vitalité et, depuis cinq ans, travaille à valoriser le cadre de vie et l’attrait du quartier. C’est ainsi qu’est né en mai 2014, « le Chemin des senteurs » : l’association a proposé aux habitants de jardiner des plantes aromatiques ou fruitières. Entretenues collectivement, ces plantes sont laissées en accès libre.
Sept parcelles existent déjà. Trois autres sont annoncées au printemps prochain. « L’échange autour des plantes et de leur usage – en cuisine, en médecine… - est un formidable point d’accroche pour initier la discussion et faire se rencontrer les populations », se félicite Benjamin Trocmé de l’AMAQ.« C’est un aller vers l’autre incroyable mais aussi un bon moyen pour découvrir des passages et des cours moins fréquentés. Nous vivons dans un quartier dynamique, riche de ses nombreuses communautés, et où s’organisent plusieurs expositions, conférences, concerts chaque semaine. À nous de faire connaitre cette richesse pour inciter les gens à entrer et s’attarder dans nos rues.»
Infos pratiques
> L’Association Mosaïque des Acteurs du Quartier (AMAQ) Très Cloîtres : www.tres-cloitres.org Itinéraire
> « Le Chemin des senteurs » : vous trouverez un panneau explicatif du projet et du trajet à l’entrée de la rue Très-Cloître, au niveau du Musée de l’Ancien Evêché.
> « Entre mythe grenoblois et réalité de Très Cloîtres », article de Claude Jacquier (CERAT-CNRS, IEP Grenoble) paru dans Ecarts d’identité N°95, Printemps 2001.
> « Très Cloîtres : mémoire grenobloise, paroles d’habitants », d’Andrée Apparcelle – Edition Union des écrivains Grenoble-Dauphiné-Savoie, ALIF, 1996
> Avec l’aide de l’Office de Tourisme de Grenoble www.grenoble-tourisme.com/fr / 04 76 42 41 41
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